Être lesbienne, gay, bi ou transsexuel et l’affirmer au boulot, ce n’est pas si facile

Faire son coming out au travail reste difficile pour les jeunes LGTB. Pour 58 % d’entre eux, cela peut même être considéré comme un inconvénient. C’est ce que révèle une enquête du Boston Consulting Group. Tous les secteurs d’activités ne sont toutefois pas touchés de la même façon.  

Mieux vaut bosser dans la com’ que dans les banques

Si les mentalités évoluent, tout n’est pas encore gagné. Selon l’enquête, affirmer sa sexualité au travail est différemment perçu par les répondants selon les secteurs professionnels. C’est même considéré comme un avantage dans les secteurs des médias et de la communication. À l’inverse, c’est un inconvénient dans l’industrie ou le secteur financier (à qui revient le record, soit 59 % des réponses).

En réalité, c’est surtout une question de culture d’entreprise, notent Les Échos. Ainsi, d’après le classement de la fondation Workplace Pride, le groupe américain IBM est la société la plus gay-friendly. S’en suivent BNP Paribas et Shell, en 2e et 3e position. Étonnement, les services du renseignement intérieur de Sa Majesté, le MI5, ont été nommés employeur britannique le plus gay-friendly par l’association LGBT Stonewall.

La vie de couple encore tabou

Malgré une évolution des mœurs, les jeunes LGTB ont encore des difficultés à parler de leur vie de couple à leur chef. « 45 % des répondants seraient mal à l’aise si leur manager leur posait des questions sur leur vie de couple », révèle l’étude. Ces résultats sont plus prononcés chez les lesbiennes et les trans, pour qui « être out » est un inconvénient (respectivement, 64 % et 78 %).

Au travail, difficile d’y échapper

Si en France, les débats sur le mariage pour tous ont délié les langues, l’homophobie peut encore se manifester violemment sur le lieu de travail. « Lorsque des collègues apprennent l’homosexualité d’un-e collaborateur-trice, il arrive que leur comportement change: harcèlement, blagues homophobes, mise au placard, insultes, coups bas », dénonçait en 2014 un rapport de l’association SOS Homophobie. « Les actes homophobes sur le lieu de travail sont constants depuis des années », expliquait alors Yohan Roszéwitch, le président de l’association, au Huffington Post. « Dans la rue, on peut changer de magasin, ou d’endroit, mais au travail, on est obligé d’y retourner tous les jours et de faire face à ses collègues. »

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En Belgique

La Belgique n’échappe pas à la règle: une étude de 2014 du Centre interfédéral pour l’égalité des chances faisait état de 167 signalements liés au critère d’orientation sexuelle. 80 dossiers avaient alors été ouverts, dont 25 % étaient liés au travail. Par rapport à 2013, les chiffres sont globalement à la baisse mais ne peuvent être considérés comme une avancée car « le Centre recense plus régulièrement des délits et autres incidents violents », signale l’étude. Par ailleurs, peu de crimes homophobes sont rapportés.

« L’homophobie ordinaire trouve toujours à s’exprimer de manière constante et banale dans les médias, dans les écoles, dans le monde médical ou judiciaire, dans le milieu de travail ou encore au sein des forces de police », déplorait l’ASBL The Belgian Pride, à l’approche de la Journée mondiale de lutte contre l’homophobie, célébrée le 17 mai.

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Source : Huffington Post, Les Echos
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