Etienne Dujardin (MR): « Une campagne électorale, c’est aussi comparer son programme aux autres »

À deux grosses semaines des élections, la campagne monte en intensité, on ne retient plus ses coups. Du côté du MR, Etienne Dujardin, 23e candidat à la Région bruxelloise et conseiller communal à Woluwe-Saint-Pierre, veut recentrer les débats autour du programme des libéraux. Même s’il pense que les attaques de son parti contre Ecolo font partie du jeu.

Les attaques du MR se sont multipliées ces dernières semaines contre Ecolo?

Faut quand même fortement relativiser. On pourrait sortir une valise remplie de déclarations incendiaires et parfois franchement limite du top d’Ecolo sur ces cinq dernières années. Ils ne doivent pas commencer à jouer aux vierges effarouchées à la moindre critique de notre part sur leur programme. Une campagne électorale, c’est deux choses: c’est d’abord présenter un projet et une vision de société, mais c’est aussi le comparer aux autres. Et celui du PS et d’Ecolo portent clairement atteinte à la classe moyenne dans une toute une série de domaines.

La montée d’Ecolo suscite quand même des craintes chez les libéraux?

Non, je n’ai juste pas envie que les gens se trompent de projet politique et soient déçus de leur choix après les élections. À chaque fois qu’Ecolo est monté au pouvoir, il s’est pris une gifle électorale aux élections suivantes. Les écologistes camouflent une partie de leurs mesures, croisent les mains en forme de cœur, mais ne font jamais une conférence de presse pour présenter les nouvelles taxes de leur programme (6,6 milliards selon le bureau du plan) ou annoncer leurs mesures en matière migratoire qui vont toutes dans le sens d’une augmentation de l’immigration.

La classe moyenne qui vote Ecolo risque de se retrouver au lendemain des élections avec la FGTB et le PS dans les valises. Faut pas oublier qu’Ecolo n’a pas souhaité mettre le PS dans l’opposition lorsque Benoît Lutgen a pris la décision courageuse de tirer les prises des différents gouvernements avec le PS. C’est dommage, je pense qu’une alliance MR-Ecolo-cdH-DéFI par exemple, à Bruxelles, aurait permis de mieux faire avancer la thématique de la bonne gouvernance qui tient à cœur aux verts. Plutôt que de rester avec le PS au pouvoir et ses pratiques. C’est pourtant le choix qu’a fait Ecolo, laisser le PS aux commandes de la Région Bruxelloise malgré l’opportunité qui leur était offerte de changer les choses.

Vous parliez du projet du MR, quels en sont les grands axes finalement ?

L’axe du MR, c’est clairement la défense de la classe moyenne et revoir totalement la politique de l’enseignement. Il faut continuer à mieux récompenser le travail, et pour ce faire, poursuivre les réformes en faisant baisser encore les impôts. Le but: rendre 1000 euros supplémentaires par an en baisse de taxe et que l’on ne soit plus taxé avant d’atteindre le montant du chômage minimum. On veut aussi baisser le précompte immobilier de 500 euros par an sur le logement principal.

Nous faisons également de l’enseignement un axe central de cette campagne. On est les seuls à vouloir rendre de la liberté aux parents, aux directions, aux enseignants. On souhaite la fin du décret inscription et du tronc commun. On propose aussi une mesure importante et positive pour les élèves du secondaire: permettre un programme Erasmus de quelques mois entre les élèves francophones et flamands. C’est important, tant pour la connaissance des langues que pour renforcer les liens entre les habitants de ce pays. Nous voulons enfin renforcer l’enseignement des savoirs de base à l’école. On place l’école et une éducation de qualité pour tous comme vecteur principal de la mobilité sociale. On revoit totalement la politique de nivellement par le bas menée par le PS et le cdH depuis 15 ans dans l’enseignement et je pense qu’énormément de citoyens attendent cela.

Pourquoi selon vous, les élections de mai sont-elles si importantes ?

Notre pays est à un tournant de son Histoire. Nous devons continuer à pouvoir mettre en oeuvre les réformes entreprises qui sont porteuses de richesses pour les citoyens et de stabilité pour la Belgique. Il y a clairement deux projets de sociétés qui seront présentés le 26 mai prochain. L’un basé sur la liberté, la responsabilité, la lutte contre l’immigration subie, le renforcement de la sécurité, la récompense de l’effort et du mérite.

L’autre portée par les partis de gauche, à savoir toujours plus de taxes, de la gratuité en veux-tu en voilà, alors qu’au final, c’est toujours la classe moyenne qui paie par ses impôts cette soi-disant gratuité, une naïveté affligeante en matière d’immigration ou de sécurité. Toutes les voix qui se dispersent ne feront qu’avantager la gauche et feront prendre un risque à la solidité de la Belgique. Seul le MR est un rempart face au chaos institutionnel et communautaire. Notre pays ne peut se permettre une nouvelle crise de 500 jours sans gouvernement.

Vous êtes candidat à Bruxelles, comment se passe la campagne et quelles sont vos priorités propres?

Bien, le message comme quoi le MR est le meilleur rempart pour la classe moyenne face au tsunami fiscal que nous prépare la gauche est en train d’infuser auprès des électeurs. J’ai dit depuis un an déjà que j’axerais ma campagne sur trois points : la mobilité, l’intégration et l’enseignement. Nous défendons contrairement à Ecolo le métro bruxellois et la création de nouvelles lignes. Je souhaite aussi un parcours d’intégration efficace, car c’est une des clefs pour l’accès à l’emploi. La gauche n’a jamais fait de l’intégration une priorité, elle a nié le problème. L’école est un sujet que j’aime beaucoup, il y a beaucoup à faire dans ce dossier pour réparer les dégâts et porter une nouvelle ambition pour notre enseignement qui en a bien besoin.

Plus
Lire plus...