Etats-Unis: la Géorgie interdit l’avortement passées six semaines de grossesse 

La Géorgie vient de signer une loi interdisant l’avortement passé six semaines, excepté pour les femmes victime de viol, d’inceste ou en danger de mort lié à la grossesse. Une loi rétrograde qui questionne sur les volontés du gouverneur Brian Kemp, et représente un viol de la constitution.

« Notre travail est de faire ce qui est juste, pas forcément ce qui est facile ». Entouré de ses conseillers, assistants et de sa famille politique, le gouverneur de la Géorgie Brian Kemp se félicite de l’entrée en vigueur d’une loi interdisant la plupart des avortements passées six semaines de grossesse. Un délai fatidique qui donne son nom au « fetal heartbeat bill », étant donné qu’on peut détecter un battement de coeur à cette date. L’avortement restera cependant possible pour les personnes victimes de viol, inceste ou en danger de mort lié à la grossesse.

Une interdiction totale de l’avortement « déguisée »

Depuis l’annonce de cette loi aujourd’hui entrée en vigueur dans l’état de Géorgie, l’inquiétude pèse chez les pro-avortements.

Outre le fait que la plupart des grossesses soient découvertes à ce délai (qui coïncide en général avec deux semaines de retard de règles), comme le fait remarquer la représentante démocrate Alexandria Ocasio-Cortez, cette loi viole l’arrêt protégé par la constitution américaine, « Roe V. Wade ». Le Roe V. Wade protège le droit à l’avortement des femmes américaines jusqu’à ce que le foetus soit viable, soit à partir de 24 à 25 semaines de grossesses.

Une loi qui pourrait remonter jusqu’à la Cour Suprême

Comme le pointe la journaliste de CBSNews Kate Smith, cette loi pourrait bien être une tentative pour faire remonter l’interdiction à l’avortement après six semaines jusqu’à la Cour Suprême.

Cette loi violant la constitution, elle sera probablement jugée illégale par les juges fédéraux. Mais ensuite, il est possible pour les gouverneurs de faire appel à cette décision. Ainsi, ils pourront faire remonter la question jusqu’à la Cour Suprême, ce qui est loin d’être une manoeuvre innocente. Quand on sait qu’un homme comme Brett Kavanaugh, ouvertement anti-avortement, y est nommé à vie, et que les USA ont à leur tête un homme qui n’a pas vraiment prouvé son progressisme durant son mandat, on comprend l’inquiétude des démocrates.

Le « fetal heartbeat bill » pourrait donc donner une porte d’entrée aux anti-avortements pour pouvoir modifier la constitution, en particulier l’arrêt Roe V. Wade mentionné plus tôt. De 1973, année d’instauration de l’arrêt à 2019, il n’y a qu’un pas (en arrière).

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