Si les dirigeants européens ne font pas rapidement quelque chose pour réduire la peur croissante de l’Islam et de la Turquie parmi la population, d’autres pays quitteront le navire Europe, soutient le président turc Erdogan. Pour lui pas de doute, l’explication du Brexit est à trouver dans l’islamophobie croissante qui règne au Royaume-Uni et dans le reste de l’Europe.
Retour de bâton pour David Cameron et le Royaume-Uni. En début de semaine, le Premier ministre britannique avait déclaré qu’il faudrait « attendre l’an 3000 pour voir un jour la Turquie intégrer l’Union européenne. » Il répondait ainsi sur un plateau TV face à la peur des Anglais de voir arriver des millions de Turcs sur le territoire britannique. Et bien, Recep Tayyip Erdoğan ne s’est pas fait prier pour lui répondre sèchement.
« La désintégration de l’Europe a commencé »
Selon le dirigeant turc, lors de la campagne du Brexit, on a pu voir qu’il y avait deux poids, deux mesures par rapport au traitement dont bénéficiait la Turquie: « il y a toujours plus d’obstacles sur le chemin de la Turquie. La façon dont l’UE traite la Turquie est islamophobe. » Il dénonce ici l’accord entre l’UE et Ankara sur la question migratoire. Un accord qui devait aller de pair avec la suppression des visas pour les Turcs qui voudraient se rendre dans l’UE pour un court séjour. Et bien cette suppression ne devrait pas arriver avant fin 2017. Ce qui a eu le don de froisser le gouvernement turc.
« Si les dirigeants européens ne font pas rapidement quelque chose pour réduire la peur croissante de l’Islam et de la Turquie parmi la population, d’autres pays quitteront l’UE », a prédit dogan. Son vice premier ministre Nurettin Canikli a surenchéri dans la foulée sur Twitter: « la désintégration de l’Europe a commencé. »
Erdogan a par ailleurs laissé entendre la semaine dernière que la Turquie pourrait organiser un référendum. Le but est d’interroger la population par rapport aux négociations de leur pays avec l’Union européenne.