Les attouchements, les harcèlements, les insultes sont des souffrances auxquelles sont confrontées les femmes chaque jour dans les transports en commun, à Bruxelles comme à Paris et dans de nombreuses autres villes. Mais cela doit cesser. C’est la raison pour laquelle certaines femmes osent prendre leur smartphone et filmer leur agresseur, comme l’a fait cette femme mercredi après-midi.
Le 19 décembre, dans le métro de la STIB, une femme a eu le courage de filmer son agresseur
Je pose ça là, ça c'est passée hier vers 16h30 sur la ligne 6 direction roi baudouin (l'arrêt où est dessendu le type semble être heysel) retrouvez cette merde pic.twitter.com/PGaYhEb3vE
— ᕮᒪᕼ Sᗩᗷᗩᕼ (@SabahElh) 20 décembre 2018
La STIB a ouvert une enquête mais explique ne pas pouvoir faire grand chose sans plainte officielle
Bjr, Une enquête a été ouverte en interne pour le souci qu'il y a eu hier. Mais de point de vue générale, il faut que la personne porte plainte afin que la police nous demande les images car nous ne pouvons pas les visioner pour raison de protection de la vie privée. ^lb
— STIB-MIVB (@STIBMIVB) 20 décembre 2018
Le 12 décembre, cette Parisienne a filmé son agresseur
Voilà mon quotidien dans les transports en commun, il ne se passe pas une semaine sans que ceci ne m’arrive et je n’exagère même pas, pour 1 fois j’ai voulu filmer pr montrer à quel point C grave, @ClientsRATP on voit son visage j’espère que vous allez pouvoir faire quelque chose pic.twitter.com/WT2WG0gqnl
— safi ? (@safi_ndy) 12 décembre 2018
Elle a directement interpellé la régie des transports parisienne dont voici la réponse
La #RATP condamne fermement cet acte inacceptable, nous avons pris contact avec la victime hier soir et ce matin pour l’inviter à porter plainte auprès de la police. La lutte contre le harcèlement est une priorité pour la RATP ⬇️ pic.twitter.com/YfwJHQc6IL
— Service client RATP (@ClientsRATP) 13 décembre 2018
Le collectif « Nous Toutes » lui a également conseillé de s’adresser à la police française
Bonjour, ce comportement est un délit puni par la loi. Vous pouvez porter plainte auprès de la @PoliceNationale. Les vidéos de surveillance peuvent permettre de retrouver ce monsieur.
— #NousToutes (@Nous_Toutes) 13 décembre 2018
Bon courage, on est avec vous !
Vous êtes super forte d’avoir témoigné !
En octobre, une autre femme avait eu le cran de « balancer le porc » qui avait touché ses fesses
C’est bon je suis bien rentré à Paris ? me suis mise à filmer parce qu’il m’a frôlé en me touchant les fesses et s’est retourné en me faisant un clin d’œil. Je lui ai sorti le MEGA evil Look et je l’ai laissé marché devant moi en le filmant pour avoir une preuve #BalanceTonPorc pic.twitter.com/aJkQ4LaBiW
— Adélaïde (@AD_DeThemyscira) 29 octobre 2018
Elle a alerté la police, et deux enquêtes ont par la suite été ouvertes
fond du coeur mon interlocuteur qui a su me rassurer et trouver les mots. Je m’attendais vraiment pas à ce que cela se passe comme ça. Vraiment merci à tous pour votre soutien qui me fait énormément de bien ! #balancetonporc
— Adélaïde (@AD_DeThemyscira) 31 octobre 2018
Alerter la police
Ces différents témoignages, bien que choquants, nous rappellent qu’il est judicieux de rapidement signaler les agressions sexuelles aux autorités. Ce sont les personnes les plus à même de pouvoir agir dans un cadre légal, et elles possèdent les moyens de poursuivre les agresseurs. Une preuve vidéo est un plus, même si, dans un monde idéal, elle ne devrait pas être nécessaire.
De nombreux témoignages de femmes agressées ont révélé que l’attitude de la police était parfois laxiste, voire pire, face à leurs plaintes. Manque d’empathie, mauvais accueil, traitée d’hystérique… face au manque de réactivité de la police, certaines femmes préfèrent alors dénoncer les harceleurs directement sur les réseaux sociaux. Espérons que ces témoignages, par leur résonance publique, puissent faire bouger les choses.