Jeff Sessions est le ministre de la Justice de l’administration Trump. Enfin, peut-être plus pour longtemps. Il est en effet accusé d’avoir rencontré à deux reprises l’ambassadeur russe durant la campagne présidentielle. Mais ce qui craint vraiment, c’est qu’il ne l’a pas mentionné devant le Sénat lors de sa séance de confirmation en début de mandat. Ça la fout mal pour celui qui supervise l’enquête du FBI concernant les cyberattaques présumées de la Russie.
C’est une information du Washington Post: Jeff Sessions aurait rencontré à deux reprises l’ambassadeur russe durant la campagne présidentielle américaine. La dernière entrevue avec Sergey Kislya daterait de septembre 2016, alors que la campagne battait son plein. Sergey Kislya ça ne te dit rien? C’est le même ambassadeur qui avait discuté avec Michael Flynn en décembre 2016. Résultat: le conseiller à la sécurité nationale a dû démissionner.
Non seulement il y a eu des contacts entre Jeff Session et Sergey Kislya, mais en plus le ministre de la Justice a nié ces relations lors de sa session de confirmation devant le Sénat en début de mandat. Et mentir devant le Sénat, ce n’est vraiment pas une bonne idée. Nancy Pelosi, chef de file démocrates à la Chambre des représentants, appelle à la démission du républicain: « Après avoir menti sous serment devant le Congrès sur ses propres communications avec la Russie, le procureur général doit démissionner. »
Jeff Sessions responding to Russia contact allegations like… pic.twitter.com/m0ABZi71Gc
— Oliver Willis (@owillis) 2 mars 2017
Des contacts confirmés mais « qui ne concernaient pas la campagne »
Un porte-parole de Jeff Session a confirmé que le procureur général avait bel et bien rencontré Sergey Kislya. Mais il assure que ces rencontres n’avaient rien à voir avec la campagne présidentielle. Non seulement ce communiqué prouve que Jeff Sessions a bel et bien eu des contacts avec la Russie, mais en plus cela prouve qu’il a bien menti devant le Sénat.
Sarah Isgur Flores, une porte-parole de Sessions, a tenté de défendre le républicain: « Lors de sa session de confirmation, il a été interrogé sur la communication entre la Russie et la campagne de Donald Trump, pas sur les réunions qu’il a assuré en tant que sénateur et membre du comité des forces armées. »
Sessions supervisait l’enquête concernant les cyberattaques russes
Jeff Sessions est vraiment dans de sales draps. En effet, c’est lui qui supervise l’enquête du FBI concernant les cyberattaques russes qui ont eu lieu durant la campagne présidentielles. C’est pas très éthique tout ça. En plus, ces révélations débarquent deux semaines seulement après que Michael Flynn ait dû démissionner suite à des révélations concernant des conversations téléphoniques avec Sergey Kislya. Bref, ils n’apprennent pas de leurs erreurs.
Logiquement, Adam Schiff, le principal démocrate au sein du comité de renseignement de la Chambre, a demandé à ce que Sessions soit retiré de toutes enquêtes concernant les liens de la Russie avec la campagne présidentielle: « Si les rapports sont exacts et que Jeff Sessions a bien rencontré Sergey Kislya et ne l’a pas mentionné lors de sa séance de confirmation, il doit être exclu de toute enquête concernant les relations russes lors de la campagne présidentielle. »
Bref, Sessions n’est vraiment pas au top de sa carrière politique actuellement. Il faudra attendre quelques jours pour savoir si, comme son collègue Michael Flynn, il décide de déposer sa démission. Eh beh, début de mandat difficile pour l’administration Trump…