Encore plus de néerlandais enseigné dans les écoles à Bruxelles ? C’est ce que réclame la NV-A

Le néerlandais est-il suffisamment enseigné dans les écoles à Bruxelles? Pour la NV-A, c’est non. Les députés du parti de l’assemblée régionale ont déposé une résolution pour que le néerlandais soit plus présent dans les écoles francophones de la capitale. Sauf que du côté du gouvernement francophone, on ne comprend pas vraiment cette demande…

Plus de néerlandais dans les écoles francophones de Bruxelles: voilà ce que demande la NV-A, et notamment sa députée Liesbet Dhaene. Celle-ci explique sa démarche dans les colonnes de la Libre: « La connaissance du néerlandais chez ces élèves connaît un recul spectaculaire. En 2003, 40,2 % des Bruxellois parlaient encore le néerlandais avec un niveau ‘bon à excellent’ grâce au fait que le néerlandais figurait parmi leurs matières scolaires. En 2013, ils n’étaient plus que 25,1 %… ».

Pas une démarche communautariste

Du coup, les députés N-VA du gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles espèrent que leurs confrères francophones soutiendront leur démarche: ils ont déposé une résolution en ce sens auprès de l’assemble régionale, dans le cadre du Pacte d’excellence. Une démarche qui n’a rien à voir avec du communautarisme, assure Liesbet Dhaene.

Pour elle, il est important de connaître le néerlandais sur le marché de l’emploi: « Étant donné les spécificités du marché du travail à Bruxelles, l’importance pour les Bruxellois de connaître le néerlandais ne doit pas être sous-estimée. Il est affligeant de constater que les entreprises choisissent souvent d’abord des navetteurs et seulement ensuite des Bruxellois, tout simplement parce que ces derniers ne parlent pas suffisamment néerlandais ».

Le néerlandais appris plus tôt à Bruxelles

Des critiques qu’on ne comprend pas trop du côté du cabinet de Marie-Martine Schyns (CD&V), la ministre francophone de l’Éducation. « Les règles sont déjà différentes pour les écoles situées sur la région bruxelloise par rapport à la Wallonie », nous rappelle Éric Étienne, son porte-parole. « À Bruxelles, on commence l’étude d’une langue plus tôt, en 3e primaire. Et la langue imposée est le néerlandais. Alors qu’en Wallonie, c’est en 5e primaire et on peut choisir le néerlandais, l’anglais ou l’allemand. il y a déjà cet effort particulier qui est fait à Bruxelles. » Cela se traduit par trois heures de néerlandais à partir de la 3e primaire, puis cinq heures à partir de la 5e primaire à Bruxelles.

Un argument qui ne semble pas convaincre la NV-A, qui pointe même du doigt un sous-financement de l’enseignement du néerlandais. « Si les écoles bruxelloises ont l’obligation légale de donner plus d’heures de néerlandais, elles reçoivent le même montant de subsides que les écoles wallonnes. Elles doivent elles-mêmes supporter le coût de ces heures ‘supplémentaires’. Et il s’agit d’un montant très élevé d’environ 12 millions d’euros », assure Liesbet Dhaene.

Les native speakers, la solution?

Il faudrait toutefois contraster le chiffre énorme de 12 millions d’euros avancés du côté de la NV-A, nous explique Conrad van de Werve, directeur de la communication du secrétariat général de l’Enseignement catholique (Segec). « Il est exact que l’enseignement francophone ne reçoit pas davantage de moyens pour enseigner le néerlandais à Bruxelles », avoue-t-il.

« Mais ce qui nous semble plus aléatoire c’est de traduire cela par un différentiel de 12 millions d’euros. Ce n’est pas exactement comme cela que ça se passe. Les enseignements bruxellois et wallon sont financés de la même manière, pour un même pot d’heures de cours . Mais les écoles bruxelloises doivent s’organiser différemment pour donner plus d’heures de néerlandais que du côté wallon, ce qui se fait au détriment d’autres matières du coup comme les maths ou le français, ce qui peut poser question. »

Contacté par newsmonkey, le ministère francophone de l’Éducation a refusé de commenter les accusations de la NV-A. « Mais ce sur quoi nous sommes d’accord du côté francophone et néerlandophone, c’est qu’il faut favoriser et renforcer les échanges d’enseignants, les native speakers. Nous avons la chance d’avoir un vivier d’enseignants, c’est une poste intéressante pour l’avenir », préfère avancer Eric Étienne. Mais est-ce que cela sera suffisant pour la NV-A?

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