De l’autre côté de la Manche, une offre d’emploi un peu spéciale est apparue dans les petites annonces. Une agence de recrutement cherche en effet d’anciens gardiens de prison pour travailler dans des écoles spécialisées. Une offre qui scandalise les syndicats.
Une offre d’emploi un peu bizarre est apparue en Angleterre. Postée par l’agence Principal Resourcing, elle propose à des ex-gardiens de prison de venir bosser dans des écoles qui accueillent des élèves « présentant des troubles du comportement ». Dans le journal The Independant, la directrice de Principal Resourcing explique que les anciens gardiens de prison sont recherchés pour travailler dans des écoles spécialisées qui accueillent des élèves présentant des difficultés d’apprentissage ou de comportement, ou qui ont pu être exclus d’autres établissements.
En effet, selon elle, les compétences des gardiens de prisons sont similaires à celles requises pour travailler avec les enfants. « Au cours des douze derniers mois, nous avons transféré avec succès un petit nombre d’anciens gardiens de prison vers ces écoles », dit-elle pour se justifier. Malheureusement pour elle, tout le monde n’est pas de cet avis.
Grogne des syndicats
En effet, le Syndicats National de l’Éducation n’est absolument pas de cet avis: « Les compétences acquises en tant que gardien de prison ne sont pas nécessairement transposables dans une école », estime Mary Bousted, l’une de leur représentante. Selon elle, il s’agit d’une « assimilation dangereuse » qui consiste à considérer les élèves comme des prisonniers. Pour Mary Bousted, le « modèle disciplinaire rigide de la prison » n’est pas du tout adapté à celui de l’école où l’objectif est de donner aux enfants une meilleure estime d’eux-mêmes.
La représentante du syndicat concède tout de même que « certains surveillants de prison ont les compétences adéquates mais il est inapproprié, dans une annonce, de viser en particulier ce corps de métier. »
Les professeurs, eux aussi, ont leur mot à dire. C’est le cas d’une enseignante qui s’est exprimée au média Tes, un site destiné aux profs. Elle regrette elle aussi que les agences de recrutement privilégient d’anciens militaires ou policiers pour travailler dans les écoles: « Ils sont peut-être doués pour enseigner la discipline, mais ils ne sont pas formés à être enseignants », constate cette professeure, « nous en verrons les effets dans quelques années lorsque les enfants ne décrocheront pas leurs examens. » A moins que cette pratique soit vite stoppée sous la pression des syndicats…