Des numéros Inami limités pour les médecins formés à l’étranger? La proposition de loi du cdH passe une nouvelle étape

Le dossier qui concerne les étudiants en médecine et en dentisterie a connu un nouveau rebondissement la semaine dernière, provoquant une énième guerre politique entre le fédéral et la Fédération Wallonie-Bruxelles. En cause, les fameux numéros Inami. Il n’y en a pas assez pour tout le monde. La cheffe de groupe cdH à la Chambre veut en limiter l’accès pour les médecins et dentistes formés à l’étranger. Sa proposition a passé le stade de la commission.

C’est un nouveau bras de fer entre la ministre de la Santé, Maggie De Block (Open vld), et le ministre francophone de l’Enseignement supérieur, Jean-Claude Macourt (PS). La première menace le second de ne plus proposer de nouveaux numéros Inami aux francophones si l’accès aux études en médecine et en dentisterie n’est pas mieux canalisé.

En clair, l’examen d’entrée pour accéder à ce type d’études n’est pas assez efficace selon la ministre fédérale, les étudiants en médecine et en dentisterie sont trop nombreux.

Paradoxe quand on sait que la Wallonie connaît de nombreuses pénuries de médecins par endroit. Ce à quoi Maggie De Block rétorque que ce sont les généralistes qui font cruellement défaut, il n’y a pas assez d’inscrits dans cette branche, ce qui est tout à fait juste aussi.

« 489 contre 473 »

Mais, autre bizarrerie du système, les étudiants ayant terminé leur formation à l’étranger peuvent recevoir ces mêmes numéros Inami, sans limitation. Catherine Fonck, cheffe de groupe cdH à la Chambre, constate par exemple « qu’en 2015, il y a eu plus de numéros Inami attribués à des médecins et dentistes formés à l’étranger qu’à des médecins et dentistes formés dans les universités francophones : 489 contre 473 ! »

Mercredi dernier, elle a donc proposé une loi visant contingenter les médecins étrangers. La cheffe de groupe des humanistes veut aussi réexaminer les quotas actuels, en fonction de la situation particulière dans chaque région, et propose un examen d’entrée commun tant pour les étudiants francophones que néerlandophones. Car il est vrai qu’il y a trop d’étudiants inscrits en première année du côté francophone.

Pas encore gagné

Alors que l’on s’attendait à un long blocage dans ce dossier, le cdH fait savoir, par communiqué, que la proposition de Mme Fonck avait été approuvée en commission. Fumée blanche pour les étudiants? Pas si vite. La proposition doit suivre la procédure législative.

Après l’examen en commission (composée de chaque groupe politique – PTB et PP exclus), la proposition doit faire l’objet d’un examen en séance plénière à la Chambre. Elle est alors soit acceptée, soit refusée, soit amendée. Si amendée, la proposition passe en 2e lecture. Si adoption par le Parlement, il ne reste plus qu’à soumettre le texte au roi pour sanction et promulgation. La publication dans le Moniteur active alors la loi le 10e jour et entre en vigueur.

Bref, plutôt une bonne nouvelle pour les futurs étudiants en médecine et en dentisterie. Même si dans ce dossier, les étudiants savent qu’il ne faut pas crier victoire trop vite.

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