Des abandons parfois nécessaires: C’est au tour de Bruxelles de proposer une « boîte à bébés »

La précarité contraint parfois certaines mères à abandonner leurs enfants. C’est pourquoi l’ASBL Corvia mettra à disposition des « boites à bébés ». Les mamans en difficulté pourront y déposer anonymement leur bambin. Un geste déchirant mais parfois nécessaire pour éviter un drame.

C’est Bruzz qui l’annonce sur son site ce jeudi Soir, Evere va être la première commune bruxellois à proposer des « boîtes à bébés ». Il ne s’agit pas de « baby box » façon finlandaise ou écossaise comme on t’en parlait il y a quelques jours, mais plutôt d’un lieu d’abandon pour bébés.

Dit comme ça, ça peut paraître être cruel, mais certaines mères n’ont pas d’autres choix. Pour éviter la mort d’un nouveau né, c’est parfois la seule solution dont elles disposent. L’ASBL Corvia située rue du Tilleul, déjà connue pour ses « love rooms » pour sans-abris mais aussi pour ses frigos solidaires, propose donc aux mères de déposer leur bambin en guise de dernier recours. Pour les aider, l’ASBL leur garantit l’anonymat, car ce n’est pas une décision toujours bien vue dans notre société.

9 enfants sauvés à Anvers

« Tout est prêt. Seuls les protocoles doivent encore être signés par la police et l’échevin de la Population », précise Mathilde Pelsers de l’ASBL contacté par BRUZZ. Ces protocoles doivent servir la base légale pour tout ce qui suit le dépôt: « l’enfant doit être examiné par un médecin, la police doit être prévenue, ensuite il sera emmené dans un orphelinat ou, s’il est malade, à l’hôpital. Ensuite, l’enfant sera inscrit au registre communal d’Evere, dont il sera fait citoyen d’honneur. »

Seule la ville d’Anvers bénéficiait pour l’instant de sa « boîte à bébés » en Belgique. Et même si ça reste rare, celle-ci a accueilli neuf enfants depuis les années 2000.

La mortalité infantile en Belgique

En Belgique, le taux de mortalité infantile est de 0,0035% selon l’OCDE. On est situé dans la moyenne européenne juste entre l’Allemagne et le Danemark, même si tout dépend bien sûr du climat qui règne dans le pays. Mais la précarité est là: 40% des enfants vivent dans la pauvreté à Bruxelles, ils sont un sur quatre en Wallonie et un sur dix en Flandre, selon un dernier rapport de l’Unicef.

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