DéFI s’étonne du silence de la classe politique belge face au char antisémite du carnaval d’Alost

Des marionnettes avec des nez crochus assis sur des coffres remplis d’argent, tel est l’un des chars que l’on a pu voir défiler au carnaval d’Alost la semaine passée. Le parti francophone DéFI s’étonne du « silence du Gouvernement et des partis politiques » sur cette affaire.

Alost a été placée sur la carte du monde par les médias américains récemment, mais pas pour une raison très glorieuse. Le carnaval de la ville flamande, connu pour ses chars outranciers et ses caricatures subversives, a été épinglé à l’international pour son char qualifié d’antisémite et son défilé de faux membres du Ku Klux Klan.

« Des caricatures juives dans un carnaval belge déclenchent des accusations d’antisémitisme », a titré le New York Times, qui souligne la demande de certains de retirer ce carnaval du patrimoine de l’Unesco. En Flandre, cette polémique a soulevé quelques indignations. Le bourgmestre d’Alost Christophe D’Haese (N-VA) s’est défendu en affirmant que le contexte du carnaval permettait certaines outrances.

Le président de la N-VA Bart De Wever est revenu sur cette affaire mercredi, estimant que ces caricatures étaient « indéfendables » et qu’il comprenait « les réactions choquées au sein de la communauté juive et à l’étranger ». Il a ajouté que « l’intention n’était certainement pas antisémite », mais qu’il « est dommage que des gens ne se rendent pas compte qu’il existe un destinataire à chaque message. »

DéFI s’étonne que ça s’arrête là

Pour Jonathan De Lathouwer, candidat bruxellois sur la liste DéFI à la Chambre, il est inacceptable que le bourgmestre D’Haese « défende les responsables de cette ignominie » au nom de la tradition! « Ces faits graves ternissent la réputation de la Belgique car l’histoire le prouve, ces clichés engendrent à terme la violence raciste », s’indigne Jonathan De Lathouwer.

« Alors que l’UNESCO et l’Union Européenne demandent à la Belgique de prendre des mesures, ni le gouvernement, ni les partis politiques n’ont exprimé la moindre condamnation », écrit le parti dans un communiqué de presse.

DéFI entend dénoncer « ce silence assourdissant » et « demande aux autorités politiques de lancer un signal fort à la population ». « Il n’y a pas de place pour la haine antisémite et raciste dans notre pays. La politique politicienne doit céder la place au combat pour les valeurs lorsque les circonstances l’exigent », conclut le candidat De Lathouwer.

Notons que le MRAX, le Mouvement contre le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie, a également dénoncé la présence du char et des KKK. « Le carnaval d’Alost a été une nouvelle occasion de prendre la mesure du degré incommensurable de banalisation du racisme dans ce pays », écrit l’association antiraciste.

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