Déclaré trois fois mort, le chef de l’EI fait sa première apparition en 5 ans et s’exprime sur les attentats du Sri Lanka

L’État islamique a diffusé une vidéo où apparaît son chef, Abou Bakr al-Baghdadi, une première depuis 2014 et sa proclamation du califat. La barbe grisonnante, il a évoqué les attentats récents du Sri Lanka, prouvant sa survie. La vidéo n’a toutefois pas encore été authentifiée.

Né en 1971 à Samarra (nord de Bagdad), Abou Bakr al-Baghdadi aura donné du fil à retordre très tôt. Dès 2003, il prend les armes et rejoint l’insurrection après l’invasion des États-Unis en Irak. Annoncé mort en 2005, il prend la tête de l’État islamique en Irak 5 ans plus tard, qui dépend alors encore d’Al-Qaïda. Sa tête est mise à prix pour 10 millions de dollars l’année suivante.

En 2013, il fonde l’État islamique en Irak et au Levant (EIIL). L’année suivante, on le voit dans une vidéo proclamer le califat au sein d’une mosquée de Mossoul. L’EIIL devient l’EI. Ses capitales sont Mossoul (Irak) et Raqa (Syrie). C’est la dernière fois qu’on le voit en vie.

Le 18 mars 2015, al-Baghdadi est sévèrement blessé dans une attaque aérienne et n’est plus en mesure de diriger le califat. Le 28 mai 2017, il est déclaré mort dans une attaque aérienne russe à Raqa. Enfin, c’est ce qu’on croyait. Pendant deux ans, on a tenté de savoir si le leader de l’État islamique était mort, en vain. De son côté, l’EI a toujours nié sa mort, jusqu’à l’année dernière où le groupe terroriste a diffusé plusieurs bandes sonores sur lesquelles ont peut l’entendre.

Entre-temps, deux confirmations de sa survie: par l’armée américaine en septembre 2017 et par un responsable irakien en mai 2018. En mars dernier, l’EI perd son dernier territoire à Baghouz en Syrie. On ne lui donnait alors que peu de chances de survie, jusqu’à hier.

Un Belge évoqué

La nouvelle vidéo dure 18 minutes. Et on voit clairement apparaître Abou Bakr al-Baghdadi durant plusieurs séquences. Il est entouré de combattants, dans un lieu inconnu, une kalachnikov à côté de lui. Quelques évocations tentent à prouver que l’homme étant vivant encore très récemment. Car il évoque la chute de Baghouz, mais aussi la fin de règne du président Bouteflika (3 avril) ou encore les attentats du Sri Lanka (21 avril).

D’après HLN, le leader de l’EI a aussi évoqué le nom d’un Belge. « Abu Yasir Al-Belgiki » était à la tête du département média de l’organisation terroriste. Son identité n’est pas connue à ce jour, mais des rumeurs évoquent depuis plusieurs années qu’un Anversois parti combattre en Syrie occupait une haute fonction au sein de ce département, toujours selon HLN.

AFP
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