De quoi booster tes achats en ligne: la fin du géoblocage va te permettre d’acheter à l’étranger sans frais supplémentaires

Bonne nouvelle pour tous les férus d’achats en ligne. D’ici la fin de l’année, le blocage géographique des sites de vente de produits ou de services sera interdit. Concrètement, cela signifie que tu auras accès aux mêmes sites et aux mêmes produits où que tu sois au sein de l’Union européenne. Et le prix ne variera plus en fonction de ta localisation, comme c’est le cas actuellement. 

Si tu fais régulièrement tes achats en ligne, tu as sûrement déjà rencontré ce problème: impossible pour toi de commander sur la version espagnole, par exemple, de Zara ou Zolando. Dommage, les prix y sont pourtant super intéressants. Le souci, c’est que tu n’habites pas l’Espagne. Tu es alors victime d’un blocage géographique.

Géoblocage?

Ce n’est un secret pour personne, la plupart des sites d’e-shopping proposent des produits/services différents en fonction du pays dans lequel tu vis. Pour un même article, les prix peuvent carrément varier du simple ou double.

Mais rassure-toi, c’est bientôt de l’histoire ancienne. Depuis plusieurs mois, le Parlement européen prend les choses en main. Une nouvelle étape vient d’être franchie ce mardi midi suite l’adoption en séance plénière d’un ensemble de règles qui visent à interdire le blocage géographique pour les sites de vente en ligne, que ça soit pour des services (location de voiture, séjours hôtel…) ou des produits (appareils électriques, électroménagers, vêtements…).

Trois cas de figure

Qu’est-ce que ça signifie pour toi? Les sites d’e-sopping comme Zara, Zalando, Amazon, Ebay and co devront désormais rendre accessibles toutes leurs pages et proposer les mêmes contenus aux mêmes prix partout en Europe. En gros, les commerçants devront traiter les acheteurs en ligne des autres États membres comme des consommateurs locaux.

Tu pourras donc commander de partout et te faire livrer où que tu sois dans un pays de l’UE sans frais supplémentaires, autres que ceux de la livraison en elle-même. Exemple: si tu es Belge et que tu vois une belle offre sur un site espagnol, tu peux décider de venir chercher ton bien ou de te le faire livrer. S’il y a une différence de prix, il ne dépendra que de la livraison et de rien d’autre. Ce n’était pas le cas avant.

Même chose pour les services. Si une famille allemande veut acheter un ticket pour Disneyland Paris, elle ne sera pas redirigée vers un site allemand mais achètera directement son ticket sur le site français, sans frais supplémentaires donc.

Tout ce qui touche à l’informatique ne subira plus non plus de géoblocage: le cloud, les pares-feu, le stockage de données ou l’hébergement de site web, tu auras droit aux mêmes services que tu héberges ton site en Espagne ou en Belgique.

L’exception culturelle

Une exception reste toutefois de mise, et elle est de taille: tout ce qui touche au domaine culturel n’est pas visé par cette nouvelle législation européenne: la musique, les films, le streaming, les services audiovisuels en ligne ne sont pas soumis à l’interdiction du géoblocage. Et ce, contre l’avis de la Commission. Cette exception a fait l’objet d’un grand marchandage politique notamment à cause des droits d’auteur.

Emmanuel Foulon, porte-parole du député européen Marc Tarabella (PS), nous explique pourquoi: « Le texte que nous avons voté ce midi fera l’objet d’une réévaluation en 2020 pour savoir dans quelle mesure on augmenterait ou pas le périmètre et le champ d’application ».

Emmanuel Foulon fait notamment référence aux services audiovisuels. Toujours embêtant de ne pas pouvoir regarder une émission, un documentaire ou une série quand elle est diffusée à l’étranger. « Il subsiste des problèmes de droits d’auteur » selon Emmanuel Foulon, mais cette exception culturelle ne constitue peut-être pas une si mauvaise façon de procéder: « C’est bien d’un point de vue stratégique et politique d’avoir commencé comme on l’a fait (avec ce qui fonctionne), et de pouvoir inclure d’autres services dans un second temps. Ça laisse du temps pour trouver des solutions sur des sujets qui n’ont clairement pas fait compromis. Cela aurait été dommage de bloquer tout le processus pour ces quelques exceptions. »

Le marché unique numérique européen

Ce processus, c’est la volonté de créer un marché unique numérique européen. Le but est d’améliorer l’activité en ligne en Europe en limitant les surcoûts et en dégageant des bénéfices supplémentaires. Ceci ne vaut en effet pas que pour les particuliers mais surtout pour les petites et moyennes entreprises. « Ce sont quelque 378 millions d’euros supplémentaires par an dans le commerce en ligne grâce à l’abandon du géoblocage », précise Emmanuel Foulon. « Les PME pourront se vendre ainsi beaucoup plus facilement à l’étranger, et puis, c’est aussi de l’emploi, donc c’est plutôt une bonne nouvelle. »

Tu n’es donc toujours pas autorisé à regarder en replay ton émission favorite diffusée à l’étranger, mais cette interdiction du géoblocage pour l’achat de biens et de services va dans le bon sens. Dans le cadre d’une étude pour le compte du Parlement européen, 63% des sites évalués n’autorisaient pas les consommateurs à acheter depuis un autre pays de l’UE. Il fallait que quelque chose change. Ce sera le cas, également au niveau des cartes de crédit où aucune discrimination ne sera autorisée entre membres de pays de l’Union européenne.

Pour la suite du programme, les nouvelles règles rentreront en application 9 mois après publication dans le Journal officiel de l’UE, soit « d’ici Noël 2018 », conclut Emmanuel Foulon.

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