Les conclusions de l’enquête du juge Sir Rober Owen pointent du doigt le président russe. Vladimir Poutine aurait commandité le meurtre de cet ancien agent du FSB.
2006, Hotel Millenium à Londres. L’ex-agent du FSB Alexander Litvinenko boit un thé avec deux contacts russes, Andreï Lougovoï et Dmitry Kovtun. 22 jours plus tard, il décède à l’hôpital en accusant le président russe Vladimir Poutine d’avoir ordonné son assassinat.
Depuis, le juge Sir Robert Owen mène l’enquête. Alexander Litvinenko a été empoisonné avec du polonium – 210, une substance extrêmement radioactive. Moscou est suspectée d’être derrière cet assassinat. Aujourd’hui, l’affaire est portée au tribunal. Au rang des accusés, nous avons Lougovoï et Kovtun, que la Russie refuse d’extrader. De toute façon, ils clament être innocent. Du côté des victimes, nous avons la veuve Marina Litvinenko et son fils Anatoly. Le procès devrait durer 10 semaines. Et on risque fort d’en entendre parler.
Alexander Litvinenko était connu pour s’opposer publiquement à Poutine. Selon les affirmations du juge Owen, le gouvernement britannique serait en possession de documents accusant formellement le Kremlin. Ainsi, l’opération qui consistait à assassiner Litvinenko aurait été approuvée par Mr Patrushev et par le président Poutine.
Des tensions diplomatiques entre Londres et Moscou
Pour Moscou, l’enquête du juge Owen » manque de transparence » et est » politiquement orientée « . Parmi les 62 témoins auditionnés, on retrouve d’ailleurs l’ambassadeur de Russie à Londres. Theresa May, la ministre de l’Intérieur britannique a annoncé que les avoirs des deux principaux suspects seront gelés. Marina Litvinenko, quant à elle, demande que des « sanctions économiques » soient prises contre la Russie et que le président Poutine ainsi que Mr Patruchev soient interdits de voyage.
Le principal accusé dans l’affaire, Andreï Lougovoï, est aujourd’hui député d’un parti nationaliste russe. Il réfute les accusations portées à son encontre. » Les accusations contre moi sont absurdes. Les résultats de l’enquête démontrent une nouvelle fois la position antirusse et l’étroitesse d’esprit de Londres « , a-t-il déclaré à l’agence de presse Interfax. Pour lui, la Grande-Bretagne n’a » aucun désir d’établir la véritable raison de la mort de Litvinenko « .
#Litvinenko: the paragraph that blames Putin pic.twitter.com/tI5fqofSkb
— Oliver Bullough (@OliverBullough) 21 Janvier 2016
Ben Emmerson, Marina's lawyer, says it would be "craven" of UK government not to give tough response to act of nuclear terrorism in London
— Luke Harding (@lukeharding1968) 21 Janvier 2016