De lac à désert : l’histoire du lac Poopó

On connaît le lac Titicaca mais on connaît moins le lac Poopó. Et peut-être ne le connaitra-t-on jamais. Ce qui était avant le deuxième plus grand lac de Bolivie n’a aujourd’hui presque plus une seule goutte d’eau.

Avant, c’était un beau lac comme on peut en trouver en Amérique du Sud… Mais aujourd’hui, l’endroit ne séduit plus du tout. Les oiseaux qui barbotaient dans l’eau sont désormais desséchés sur le sol. Ceux qui survivent encore se battent pour trouver quelque chose à se mettre sous la dent, sous un soleil de plomb. Et justement, il n’y a plus grand chose à manger dans les parages. La photo parle d’elle-même… La situation est alarmante.

C’est donc officiel, le lac salé Poopó s’est quasi totalement évaporé. Et les photos en disent long : en 25 ans, quasi 98 % des eaux du lac se sont évaporées. Certains scientifiques pensent que cette situation est irrévocable.

Le réchauffement climatique en cause ?

En raison du réchauffement de la planète, les neiges des glaciers des Andes fondent et, par conséquent, le lac Poopó n’est plus autant approvisionné en eau. De plus, le lac est situé à plus de 3.680 mètres d’altitude et les scientifiques affirment que la zone s’est réchauffée d’un degré de plus le siècle dernier. Ce réchauffement entraînerait donc une évaporation plus rapide des eaux. Surtout que les faibles pluies de l’année dernière n’ont pas suffi à réalimenter le lac. Mais le climat n’est pas le seul facteur responsable de cette évaporation. La cause la plus importante serait la sécheresse provoquée par le récent courant chaud El Niño. D’autre part, selon les autorités, l’eau détournée par les tribus des alentours en vue d’alimenter les mines et l’agriculture jouerait aussi un rôle.

Une catastrophe écologique et économique

Bien plus qu’un lac qui s’évapore, c’est tout un écosystème qui est en péril. Des centaines de personnes subissent les conséquences de ce changement climatique. Les nombreux pêcheurs qui vivaient grâce au lac ne savent plus se nourrir ni répondre aux besoins de leur famille. Les habitants ne sont plus en mesure non plus d’abreuver leur bétail et se voient donc forcer de quitter leur terre. Cette évaporation alarmante des eaux du lac représente donc une catastrophe écologique pour des milliers d’espèces et un désastre économique pour les communautés des alentours. Sans eau, la vie n’est tout simplement plus possible aux abords de ce qu’il reste du lac Poopó.Source : Time, national geographic news
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