C’est au tour de la Corée du Sud d’envoyer ses propres satellites en orbite avec en ligne de mire la 6G, la Lune et les satellites espions

Après un échec l’an dernier, la Corée du Sud est parvenue à déployer plusieurs charges utiles en orbite, via une fusée qu’elle a entièrement confectionnée elle-même. À présent, pour Séoul, c’est déjà « Objectif: Lune ».

Mardi, la Corée du Sud a lancé avec succès dans l’espace sa première fusée de fabrication nationale. Ce lancement s’inscrit dans le cadre des efforts déployés par le pays pour établir un programme spatial indépendant et lui permettra d’utiliser ses propres satellites espions contre la Corée du Nord à l’avenir.

« C’est historique », a déclaré le ministre des Sciences Lee Jong-ho. « Nous n’avons pas besoin d’emprunter des espaces de lancement ou des lanceurs à d’autres pays. Nous pouvons maintenant aller dans l’espace quand nous le voulons. Le ciel de l’univers coréen est désormais grand ouvert ». Ce moment de fierté nationale a été diffusé en direct sur toutes les grandes chaînes de télévision du pays, ainsi que sur les chaînes scientifiques de YouTube.

La fusée – baptisée Nuri – a été lancée depuis le centre spatial de Naro et a volé pendant 16 minutes pour mettre en orbite un satellite de test de 1,5 tonne. La Corée du Sud a dépensé 1,6 milliard de dollars pour développer la fusée.

Jusqu’à présent, la Corée du Sud avait dû compter sur d’autres pays pour transporter ses satellites. L’année dernière, elle a utilisé la fusée Falcon 9 de SpaceX pour lancer son premier satellite de communication militaire.

Pierre angulaire

Le ministère des Sciences et des Technologies de l’information et de la communication a déclaré que plus de 300 entreprises sud-coréennes ont participé au projet, notamment Hanwha Aerospace et Hyundai Heavy industries. La fusée utilise des technologies exclusivement sud-coréennes.

Nuri, selon le gouvernement coréen, est la pierre angulaire de ses objectifs ambitieux de développement de réseaux 6G, de satellites espions et même de sondes lunaires. Depuis des décennies, les Coréens ont l’ambition de rejoindre le club fermé des pays capables de mettre en orbite autour de la Terre des satellites de communication et autres. De cette manière, ils espèrent, entre autres, pouvoir mieux surveiller la menace nucléaire croissante de la Corée du Nord.

Avec ce lancement réussi, la Corée du Sud est devenue le dixième pays à utiliser sa propre technologie pour mettre un satellite en orbite autour de la Terre. Le pays avait lancé sa première fusée spatiale en 2013, mais elle avait été développée en coopération avec la Russie.

Les tirs de missiles sont toutefois une question sensible dans la péninsule coréenne, où le Nord fait face à des sanctions en raison de son programme de missiles balistiques à capacité nucléaire. La Corée du Nord a dépensé pas moins de 650 millions de dollars, soit 2% de son produit intérieur brut, pour des essais de missiles cette année, a révélé une étude de l’Institut coréen d’analyse de la défense (KIDA).

(OD)

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