Christine Defraigne (MR) a « un problème moral avec le port du burkini » et veut que le Sénat discute de cette question

Christine Defraigne, la présidente MR du Sénat, veut que la chambre haute du Parlement s’empare de la question sur le port du burkini à la plage chez nous. C’est ce qu’elle dit dans une interview accordée à la Libre. Elle dit avoir personnellement « un problème moral » avec ce vêtement, qui représente « la négation de la liberté de la femme ».

Alors que la NV-A s’est déjà mise en ordre de bataille contre le port du burqini, c’est au tour de Christine Defraigne (MR) de s’exprimer à ce sujet. Interrogée dans les colonnes de la Libre, la président du Sénat a avoué qu’elle était loin d’être fan de ce vêtement.

« Le burkini est un repli identitaire »

« Au-delà des questions juridiques, j’ai un problème moral avec le port du burkini. En tant que femme et en tant que féministe. Après 100 ans de lutte pour l’émancipation de la femme et pour le droit à disposer de son corps, quand même… », explique-t-elle.

« Pourquoi tous ces combats si c’est pour voir une femme en burkini à côté de moi sur la plage? Le burkini est un repli identitaire qui est la négation de la liberté de la femme. Les jeunes femmes doivent pouvoir affirmer leur liberté autrement », déclare Christine Defraigne.

Quid d’un loi contre le burkini à la plage?

Est-elle du coup du même avis que la NV-A, qui veut interdire ce vêtement sur nos plages? La question est plus délicate que ça selon la Présidente du Sénat. « Première chose : l’interdiction du burkini dans les piscines, ça ne fait pas un pli pour des raisons d’hygiène. Cela ne pose pas de difficultés juridiques. En revanche, la question des plages est beaucoup plus délicate », précise-t-elle. « Il faudrait passer par une loi pour une interdiction générale mais il faudrait qu’elle passe la rampe de la Cour constitutionnelle et de la Cour européenne des Droits de l’homme. La burqa a pu être interdite car elle cache le visage et anéantit les interactions sociales. Mais ce n’est pas le cas du burkini. »

Pour Christine Defraigne, le Sénat apparaît du coup comme l’institution idéale pour évoquer la question brûlante du port du burkini. Reste à voir si elle sera entendue et si ce débat s’invitera à la chambre haute du Parlement dans les semaines à venir.

Source: La Libre

Twitter @chrisdefraigne
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