Cette fois, la Turquie accuse Reporters Sans Frontières d’avoir fait de la « propagande terroriste »

Le gouvernement turc a encore violemment attaqué la liberté de la presse. Trois activistes et journalistes turcs ont été arrêtés le 20 juin en Turquie. Ils sont accusés d’avoir fait de la propagande terroriste pour un journal kurde. Ce mercredi, plusieurs ONG et représentants des droits de l’homme ont essayé d’alerter la communauté internationale.

La justice turque continue d’éliminer les voix qui critiquent son gouvernement. Après avoir saisi le journal Zaman et emprisonné des journalistes indépendants, elle s’attaque maintenant à des intellectuels et des activistes qui luttaient pour la liberté d’expression.

Ces hommes, ce sont Şebnem Korur Fincancı, le président de la Fondation turque des Droits de l’Homme, Erol Önderoğlu, journaliste pour Bianet et représentant turc de Reporter Sans Frontières et Ahmet Nesin, auteur et journaliste. Ce qui leur est reproché? D’avoir travaillé pour la revue temporaire Editors in Chief on Watch en collaboration avec le quotidien kurde Özgür Gündem. Ce qu’ils risquent? De 2 à 14,5 années de prison.

Action de solidarité

Pour cette participation, la justice turque les accuse de terrorisme. Le gouvernement turc ne différencie pas les actes terroristes de certains groupuscules kurdes des demandes de reconnaissance des populations kurdes. Pour le gouvernement d’Erdogan, tous les kurdes sont terroristes. Et ceux qui travaillent avec eux aussi… Ce mercredi 22 juin, les trois hommes passaient au tribunal pour avoir fait de la « propagande terroriste. »

Mais en réalité, les trois intellectuels ont simplement participé à une action de solidarité qui a débuté le 3 mai, jour marqué par l’UNESCO comme la Journée pour la liberté de la presse. 44 autres personnes se sont jointes à cette action de solidarité et 37 d’entre eux seraient également sous le coup d’une enquête gouvernementale.

Réactions internationales

Plusieurs organisations se sont insurgés contre cette arrestation. Reporter Sans Frontières a lancé une pétition pour demander la liberté des journalistes. TGS, un syndicat de journalistes turcs a écrit: « Le journalisme n’est pas un crime, nous n’acceptons pas ces arrestations. »

« Les trois devraient être libérés immédiatement et toutes les charges abandonnées, » a déclaré Philippe Leruth, le président de la FIJ, la Fédération internationale des journalistes. Ban-Ki-Moon, le secrétaire général des Nations Unies, a également fait part de sa préoccupation.

« Il est temps pour la communauté internationale de prendre une position ferme et de demander à ce que ces écrivains et défenseurs des droits humains soient libérés sans délai, » a déclaré Carles Torner, le président de PEN International.

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