Cette fois ça y est, Zika débarque en Europe et l’épidémie ne fait que commencer

Plusieurs cas de personnes infectées par le virus Zika ont été détectés en Europe. L’épidémie qui frappe actuellement l’Amérique du Sud ne fait que commencer et devrait continuer à s’étendre. Aucun vaccin n’a pour l’instant été trouvé pour ce virus, particulièrement dangereux pour les femmes enceintes.

Deux personnes ont été contaminées par le virus Zika en Espagne. C’est aussi le cas pour quatre personnes en Suisse et au Portugal, et trois en Grande-Bretagne. Il y aurait au moins un cas en Belgique. A chaque fois, elles revenaient récemment d’un voyage en Amérique du Sud, le continent où l’épidémie a débuté.

Sexuellement transmissible

Zika est transmis par un moustique, comme la dengue ou le chikungunya. Des études prouvent que le virus peut être aussi transmis sexuellement. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a demandé que cette piste soit approfondie pour en être sûre à 100%. Il y a quelques jours, 21 pays étaient touchés : la Barbade, la Bolivie, le Brésil, la Colombie, l’Équateur, le Salvador, la Guyane française, la Guadeloupe, le Guatemala, la Guyane, Haïti, le Honduras, la Martinique, le Mexique, le Panama, le Paraguay, le Pérou, Porto Rico, Saint Martin, le Surinam, le Venezuela et les Samoa. Un nombre qui pourrait continuer à croître dans les mois à venir, surtout en Europe.

La France touchée

La France est ainsi déjà touchée par le biais de ses départements d’Outre-Mer : des cas ont été détectés en Guadeloupe et à Saint-Martin. Des destinations prisées par les vacanciers alors que les périodes de congés arrivent. Nos voisins pourraient rapidement être inquiétés.  » L’été prochain, avec la multiplication de voyages vers la métropole en période de vacances, imaginons qu’une personne porteuse du virus arrive dans le sud de la France. Elle peut être piquée par un moustique tigre. Mais en piquant sa victime, le moustique serait lui-même contaminé et pourrait transmettre le virus aux personnes qu’il piquera par la suite « , a expliqué Anna-Bella Failloux, entomologiste et chercheuse à l’Institut Pasteur, interrogée par 20 Minutes.

Même chose l’été prochain avec les J.O. à Rio de Janeiro. Des millions de personnes vont se rendre au Brésil et y courir le risque d’être infectées. Le gouvernement a pris des mesures d’hygiène pour rassurer le Comité olympique, comme le balayage quotidien des rues ou l’inspection des sites olympiques pour éliminer les larves de moustiques. Cela suffira-t-il ?

EPA
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Aucun vaccin

Aucun vaccin n’a pour le moment été trouvé et seule la prise d’antalgiques permet de calmer les douleurs. Dans 60 à 80% des cas, la fièvre de Zika passe inaperçue, ce qui rend la lutte contre ce virus difficile. Les symptômes se rapprochent de ceux de la grippe : fièvre, maux de tête, courbatures, ou des éruptions cutanées. Une conjonctivite ou une douleur derrière les yeux, voire des œdèmes aux pieds et aux mains sont possibles.

Mais des complications sont à craindre, notamment pour les femmes enceintes. Le virus peut être transmis au bébé porté et entraîner des complications congénitales ou la mort. Près de 4.000 cas de microcéphalie ont ainsi été détectés sur des nouveaux-nés au Brésil et le lien avec le virus est plus que probable. Le virus peut aussi entraîner des complications neurologiques de type syndrome Guillain-Barré, maladie auto-immune se traduisant par une faiblesse progressive des membres. Dans les cas les plus graves, les patients peuvent rester paralysés.

Déconseillé de tomber enceinte

Il est pour l’instant difficile de lutter contre ce virus. La principale recommandation est de se protéger des piqûres de moustiques dans les pays concernés. L’Équateur, le Brésil, le Salvador, la Colombie et le Honduras ont déconseillé aux femmes de tomber enceintes pour le moment, afin d’éviter les malformations des fœtus. Ces recommandations sont critiquées dans des pays où l’accès à la contraception est difficile et l’avortement parfois interdit.

Les voyages dans les zones à risques sont déconseillés, notamment aux femmes enceintes. L’Institut de Médecine Tropicale (IMT) d’Anvers a publié un avis en ce sens. Même chose de la part du Ministère des Affaires étrangères au moment de conseiller les voyageurs sur certaines destinations :  » Le virus, véhiculé par le moustique Aedes, serait à l’origine de cas de microcéphalie chez le nourrisson. Il est dès lors recommandé aux femmes enceintes de reporter leur voyage. Si celui-ci ne peut être postposé, nous les invitons à prendre contact avec leur médecin et à prendre toutes les précautions nécessaires afin de se protéger des piqûres de moustique « , peut-on lire sur le site officiel.

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