Donald Trump n’a pas changé ses habitudes, même s’il est désormais président des États-Unis.  Les médias en ont pris pour leur grade à l’occasion de la première conférence de presse tenue à la Maison-Blanche. Pour le camp Trump, les journalistes ont sous-estimé l’importance de la foule présente à l’investiture présidentielle vendredi. Alors que les images se suffisent à elles-mêmes…

Donald Trump voulait attendre lundi pour se mettre vraiment au travail à la Maison-Blanche. Mais il n’a pas pu s’empêcher de s’en prendre à l’une de ses cibles favorites: les médias. La première conférence de presse tenue par Sean Spicer, le porte-parole de la Maison-Blanche, a été surréaliste samedi.

Plutôt que de parler des projets à venir ou des premières heures de la famille Trump à la « White House », il a passé plusieurs minutes à attaquer les journalistes, coupables selon lui (et donc selon le camp Trump) de faire partie « des êtres humains les plus malhonnêtes de la Terre », rien que ça.

1.5 million de personnes, vraiment?!

Pourquoi le camp Trump est-il en colère? Selon lui, le nombre de personne présente à l’investiture du milliardaire vendredi a été gravement sous-estimé par les médias. Encore un plan machiavélique pour faire passer Trump pour plus bête qu’il ne l’est, à n’en pas douter. « C’était la plus grande foule jamais vue à une investiture présidentielle, point barre. Nous allons demander à la presse de rendre des comptes », a assuré Sean Spicer devant des journalistes hallucinés lors de son speech qui a duré un peu plus de 5 minutes.

FULL: @seanspicer: "We're going to hold the press accountable." pic.twitter.com/nK51t16Kpf

— Fox News (@FoxNews) 21 janvier 2017

D’ailleurs, personne n’a pu poser de questions: cette « conférence de presse » n’en avait que le nom et n’a été qu’un simple monologue du porte-parole.

« Honnêtement, cela avait l’air d’un million et demi de personnes, cela allait jusqu’au Washington Monument », a de son côté balancé Donald Trump un peu plus tôt dans la journée

Des problèmes de vue?

Sauf que le camp Trump doit avoir de sérieux problèmes de vue. Il suffit de comparer des photos des intronisations d’Obama et de Trump pour se rendre compter qu’il y avait beaucoup plus de monde à l’intronisation du premier président noir de l’histoire des États-Unis. Ou même lorsqu’il a été réélu, en 2013.

Contrairement à la Belgique, la police américaine ne fait pas d’estimation des personnes présentes à de grands évènements ou à des manifestations. Selon les estimations, entre 700.000 et 900.000 personnes étaient attendues, mais le temps pourri a dû en refroidir quelques-unes: pour le Washington Post, il y avait environ 500.000 personnes. Ce chiffre reste largement inférieur au nombre de personnes qui s’étaient massées en 2009 pour l’investiture de Barack Obama: elles étaient près d’un million ce jour-là.

Peut-être qu’en fait la Maison-Blanche voulait parler de la manifestation qui a eu lieu dans les rues de Washington en même temps que l’investiture de Trump: près de 500.000 personnes étaient présentes. Selon certains médias, il y avait d’ailleurs plus de personnes à la manifestation que de personnes présentes à l’investiture présidentielle…

Comparing Donald Trump and Barack Obama's inaugural crowd sizes https://t.co/5JEcNQSOJe pic.twitter.com/A9nkUI9Ecv

— CNN Politics (@CNNPolitics) 20 janvier 2017