C’est reparti pour un tour: « 150 milliards d’euros sont nécessaires éviter de la crise bancaire »

Si l’Union européenne ne pompe pas rapidement 150 milliards pour sauver les banques italiennes, une nouvelle période de crise pointera le bout de son nez en Europe. C’est en tout cas ce que nous rapporte David Folkerts-Landau, économiste à la Deutsche Bank. 

Dans une interview accordée au journal allemand Welt am Sonntag, l’économiste est clair: 150 milliards sont nécessaires pour sauver les banques italiennes de la banqueroute. Et pour lui pas le choix, cet argent doit venir de l’Union européenne.

L’Italie est pour l’instant en litige avec les instances européennes. Premièrement, la législation transalpine fait que les banques octroient des crédits beaucoup plus facilement qu’ailleurs en Europe. Ce qui fait qui fait que les banques sont moins regardantes sur la qualité de l’emprunteur. Ensuite, Matteo Renzi, le chef du gouvernement italien, aimerait soutenir les banques de son pays par des fonds européens. Et ça, l’UE ne l’entend pas de cette oreille.

Bras de fer avec l’UE

Matteo Renzi est dans un sacré dilemme: la législation européenne qui date de 2014 l’oblige, pour renflouer une banque, à d’abord aller voir du côté des actionnaires. Or en Italie, historiquement, les actionnaires des banques sont principalement des petits épargnants. Ce seraient donc a eux de payer en premier. Et ça c’est évidemment difficilement soutenable pour le gouvernement italien.

De l’autre côté, l’Allemagne refuse catégoriquement que des fonds européens soient utilisés dans cette affaire si cette réglementation, qui date d’à peine deux ans, n’est pas respectée. Pourtant, l’Irlande (2011), la Grèce (2010) et le Portugal (2012) ont tous pu en bénéficier. Mais c’est non.

Mais selon Folkerts-Landau, l’UE devrait faire une autre exception et permettre à l’Italie de rembourser ses banques. En outre, selon l’économiste, les banques de l’Union ont besoin d’un réinvestissement massif pour être recapitalisées.

La crise de l’été

En Europe, la crainte de voir une nouvelle crise financière devient de plus en plus grande, et en Italie particulièrement. Le secteur bancaire transalpin croule en effet sous les créances douteuses dont le montant total s’élève à près de 360 milliards d’euros, un record en Europe. Dans certains établissements, “plus de la moitié des crédits accordés risquent de ne jamais être remboursés”, précise Pascal de Lima, économiste en chef du cabinet de conseil EconomicCell et spécialiste du secteur bancaire pour France 24.

Et le Brexit n’a rien arrangé non plus. Son annonce a créé de fortes perturbations sur les marché financiers et de nombreuses banques sont maintenant plus fragiles. Et quand une banque, fusse-t-elle italienne, s’écroule, le jeu de domino peut alors commencer et mettre tout le système dans la panade. Rappelez-vous la crise 2008, ce n’est finalement pas si loin…

Sources: France 24 et Welt am Sonntag

Getty Images
Plus
Lire plus...