C’est donc officiel: l’Union européenne interdit les plastiques à usage unique dès 2021

L’Union européenne veut s’attaquer à la pollution des mers et océans et donc au plastique. Le Parlement européen s’est donc mis d’accord pour interdir les plastiques à usage unique d’ici 2021.

Cotons-tiges, pailles ou touillettes à café: tous ces plastiques à usage unique seront bannis de l’Union européenne d’ici 2021 comme l’a votée le Parlement européen ce mercredi. Cela concerne donc une dizaine de catégories de produits pour lesquels il existe des alternatives, comme les couverts, les assiettes ou encore les bâtonnets pour ballons.

Concernant les emballages de plastique pour les aliments prêts à consommer, l’objectif est de réduire leur utilisation au niveau national et d’être plus exigeant sur leur conception et leur étiquetage. “Le plastique empoisonne nos mers, il tue leurs habitants et il nous menace, nous, au bout de la chaîne. Il était urgent d’agir”, a insisté mercredi la Belge Frédérique Ries (groupe Alde, libéraux), rapporteur du texte, approuvé par 560 voix pour, 35 contre 28 abstentions.

Aussi, cette nouvelle législation permettra de réaliser de belles économies pour les pays membres: « Elle permettra de réduire la facture des dégâts environnementaux de 22 milliards d’euros, soit le coût de la pollution aux plastiques en Europe jusqu’en 2030 » a ajouté Frédérique Ries. Enfin, cette nouvelle loi s’attaque également aux bouteilles en plastique: d’ici 2025, elles devront être composées de 25% de plastique recyclé d’ici 2025 et 30% d’ici 2030.

À l’attaque des mégots

Mais le plastique n’est pas la seule cible de cette nouvelle loi: les mégots de cigarette sont également visés puisqu’ils ont un impact énorme sur l’environnement. “Un mégot jeté à l’océan pollue entre 500 et 1.000 litres d’eau”, a souligné Frédérique Ries. Alors, l’UE va appliquer le concept de pollueur-payeur. C’est-à-dire que l’industrie du tabac devra couvrir, à partir de 2023, les coûts de collecte et de recyclage des filtres à cigarettes, le deuxième produit en plastique à usage unique le plus jeté dans l’UE.

Ainsi, si l’on fait une synthèse de ce que contient cette loi, les produits couverts par la législation représentent plus de 70% des déchets marins. Des déchets qui finissent bien souvent dans l’estomac des animaux marins comme les baleines ou les tortues.

Un exemple à suivre

Le premier vice-président de la Commission européenne, Frans Timmermans s’est félicité de cette avancée de l’UE et espère servir d’exemple pour le reste du monde. « Les pays asiatiques sont très intéressés par ce que nous faisons. Les pays d’Amérique latine aussi ”, a-t-il dit. “Même si notre part de pollution est relativement limitée, notre changement de modèle économique a un impact global.”

Cette loi a été rapidement acceptée, plus rapidement que la moyenne en tout cas. Il faut dire que la Commission européenne avait insisté sur le risque de voir plus de plastiques que de poissons dans les océans d’ici 2050 si rien n’était fait pour lutter contre la pollution. Maintenant, ce sont aux pays de s’organiser pour atteindre les objectifs fixés par l’UE. « Il est maintenant temps pour les gouvernements nationaux de mettre la nouvelle législation en pratique, avec ambition et sans retard”, a réagi l’alliance Rethink Plastic, qui regroupe des ONG pour un avenir sans plastique.

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