C’est confirmé, Néandertal était bien cannibale… dans les Ardennes belges

« C’est irréfutable, ici aussi on pratiquait le cannibalisme »: tel est l’affirmation d’un archéologue belge. En parcourant les grottes de Goyet dans les Ardennes belges, il nous raconte comment les hommes de Néandertal se bouffaient les uns les autres. Une première en Europe du Nord.

Néandertal a souvent été considéré comme un être un peu rustre malgré son cerveau un plus volumineux que l’homme moderne. On sait pourtant depuis qu’il prenait soin des défunts (sépultures). Mais il lui arrivait aussi de bouffer ses congénères… Une affirmation déjà avérée dans le sud de l’Europe en Espagne (El Sidrón et Zafarraya) et en France (Moula-Guercy et Les Pradelles), rapporte l’AFP.

Les grottes se trouvent précisément dans la commune de Gesves en province de Namur. Elles se dessinent en galeries de quelques 250 mètres de long.

C’est en 1867 que Édouard Dupont, géologue et directeur du Musée royal d’histoire naturelle de Belgique, a fouillé les grottes pour la première fois. Une quantité énorme d’ossements et d’outils ont été retrouvés sur place alors que Darwin vient à peine d’exposer sa théorie de l’évolution.

Beaucoup plus tard en 2004, Patrick Semal, qui dirige la section Anthropologie de l’Institut, tombe, dans les tiroirs, sur un bout de mâchoire appartenant visiblement à un homme de Néandertal. Pour les scientifiques, c’est le début d’un long travail de tri et de réexamen de centaines de fragments jusqu’à ce qu’une anthropologue française ait réussi à prouver que l’homme de Néandertal était… anthropophage, comme le note l’AFP dans Le Point.

Alimentaire ou symbolique?

C’était il y a environ 40.000 ans et la présence de l’homme de Néandertal touchait à sa fin après avoir été supplanté par l’homme de Cro-Magnon, notre ancêtre le plus proche.

Les Néandertaliens ont « cassé ces os de la même manière qu’ils cassaient ceux des rennes et des chevaux qu’on a trouvés à l’entrée de la grotte, certainement pour en extraire la moelle », explique l’archéologue belge, qui guide avec passion les touristes de passage à Goyet.

Quand à savoir pourquoi, la question reste ouverte. L’anthropologue française Hélène Rougier est toujours dans le doute: « Était-ce systématique? Est-ce que ça n’a été qu’à certains moments particuliers? […] Je ne sais pas interpréter la raison qui était derrière ce cannibalisme. Ça peut être purement alimentaire, mais ça peut être aussi symbolique… », explique-t-elle à l’AFP.

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