C’est confirmé: le très controversé et ultra-conservateur Jeff Sessions sera le nouveau ministre de la Justice de Donald Trump

Donald Trump continue de s’entourer de personnes qui divisent l’opinion. Il s’agit ici du sénateur de l’Alabama, Jeff Sessions. Il est passé de justesse parvenant à mobiliser tout le camp démocrate contre lui. Il faut dire que la réputation du sénateur a de quoi faire réagir: c’est lui l’instigateur du « muslim ban ». Il s’oppose aussi à l’IVG et doit régulièrement déclaré qu’il n’a pas de lien avec le Ku Klux Klan.

52 voix contre 47, le sénateur Jeff Sessions accède enfin au poste de ministre de la Justice. Il devient ainsi le premier procureur du pays. Faut dire que c’était le premier sénateur à se rallier au candidat Trump pendant les primaires de 2016 et sa nomination avait déjà été annoncée en novembre dernier.

Des liens avec le KKK?

Le moins que l’on puisse dire c’est qu’il divise. Le mois dernier il a dû s’expliquer devant une commission du Congrès, jurant qu’il « détestait le Ku Klux Klan » et promettant qu’il allait « défendre tous les américains », c’est toujours un mauvais signe. En dehors du bâtiment, les membres de mouvements anti-racistes déguisés avec une capuche blanche hurlaient à l’intolérance du candidat. L’encombrant Dave Duke, un des leaders du KKK et partisan de la suprématie blanche, n’a d’ailleurs pas tardé de se réjouir de cette nomination sur Twitter.

Jeff Sessions doit se défendre depuis les années 1980 d’accusations de racisme, notamment quand il était procureur fédéral en Alabama: il aurait agi à l’encontre des intérêts d’afro-américains, reprochant même à un avocat blanc de faire « honte à sa race » en défendant des personnes de couleur.

Tensions à Washington

Mardi dernier encore, la tension était palpable en commission quand Elizabeth Warren, une des élues les plus respectées et progressistes du pays, a tenté de lire une lettre provenant de la veuve de Martin Luther King et qui datait de 1986. Une lettre qui demandait à l’époque expressément de ne pas confirmer Jeff Sessions au poste de juge fédéral.

Mais Elizabeth n’aura eu le temps de ne rien lire. Mitch McConnel, leader de la majorité républicaine, lui coupant tout simplement le micro. Bref, une nouvelle démonstration de la tension qui règne à Washington.

Jeff Sessions est aussi la principale source d’inspiration de Trump par rapport au traité anti-immigration. Il s’agit d’un vieux combat pour lui, qu’il a mené jusqu’à la loi de 2013 de Barack Obama et qui visait à moderniser l’immigration et à améliorer la sécurité frontalière. Besoin d’une nouvelle preuve de son côté controversé? Le mois dernier 1.400 professeurs de droit américains signaient une lettre ouverte sommant le Sénat de ne pas confirmer Jeff Session, ils n’ont pas été écoutés…

Le poste de ministre de la Justice, « l’Attorney General », supervise le FBI, les 93 procureurs fédéraux ainsi que le Bureau de l’alcool, du tabac, des armes à feu et des explosifs (ATF). Il est aussi le responsable de l’administration pénitentiaire, le Marshals Service (USMS), spécialisé dans la recherche des fugitifs, et l’agence de la lutte antidrogue (DEA), c’est dire son importance. Il s’agit du numéro 6 (sur 15) de l’administration Trump.

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