Ces personnalités politiques belges qui ont connu un gros bad buzz en 2016

Faire de la politique son métier n’est pas un choix des plus simples. Spécialement de nos jours où la défiance envers nos représentants n’a jamais été aussi grande. Mais on a l’impression que certains ne font rien pour arranger les choses. Chacun dans leur domaine, ils se sont retrouvés dans le collimateur de la presse, des observateurs et des citoyens. Voici les 7 plus gros badbuzz de 2016 (ceci n’est pas un classement).

1. Jan Jambon (N-VA)

Pas facile d’être ministre de l’Intérieur quand un attentat est commis dans ton pays. Mais Jan Jambon (N-VA) s’est laissé aller à quelques déclarations un peu limites: « Une partie significative de la communauté musulmane a dansé à l’occasion des attentats. » Une déclaration qui passe mal moins d’un mois après les attentats du 22 mars.

En commission de Intérieur de la Chambre, il a fait taire les critiques par une simple déclaration: «  »Pas besoin de preuve, tout le monde sait que de tels faits ont eu lieu. » Le ton est donné.

Mais ce n’est pas cette double déclaration qui le poussera à demander sa démission à Charles Michel (MR). Il n’aurait pas tenu compte à l’époque des renseignements provenant de Turquie concernant Ibrahim El Bakraoui, l’un des deux kamikazes de l’aéroport de Zaventem. Une démission qu’a refusée le Premier ministre.

2. Joelle Milquet (CDH)

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L’ex-ministre de l’éducation en Fédération Wallonie-Bruxelles a dû présenter sa démission en avril dernier. Elle a été inculpée dans le cadre de sa campagne électorale de 2014. Pour faire court, la justice lui reprochait d’utiliser les membres de son cabinet (à l’époque elle était ministre fédéral de l’Intérieur) uniquement pour s’occuper de sa prochaine élection. Une inculpation qu’elle jugeait « infondée et précipitée ».

Aujourd’hui l’ex-ministre envisage de retourner à ses premiers amours. Si on en croit l’Écho, elle a fait toutes les démarches pour redevenir avocate au barreau de Bruxelles. Elle siège pour l’heure toujours au Parlement bruxellois.

3. Jacqueline Galant (MR)

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Jacqueline Galant et les chiffres, une saga qui aura émaillé l’année 2015 et les premiers mois de l’année 2016. Une saga résumée sous le nom évocateur de « Galantgates ». La ministre de la Mobilité fut notamment en charge de la SNCB et sa critique qui vise le déficit du Thalys wallon (5,4 millions d’euros) a du mal à passer. Et de fait, la ministre parlait à l’époque d’un coût qui représentait 14.000 euros par passager et par an, impressionnant! Sauf qu’en fait la ministre s’est complètement gourée: le chiffre de 14.000 euros qu’elle a obtenu représente le coût d’un voyageur s’il utilisait le Thalys pendant… 365 ans! Le coût réelle est en fait de 39,2 euros, nettement moins impressionnant…

Mais ce n’est pas cet épisode qui précipitera sa chute. Dans la foulée des attentats de Bruxelles, elle est mise en cause par l’opposition, par le presse et par le chef de son administration. Elle aurait en fait négligé les avertissements de la Commission européenne relatifs à la sureté aérienne de l’aéroport de Zaventem. Le 15 avril, elle remet sa démission qui sera acceptée par Charles Michel. Pas de quoi dégonfler l’ex-ministre qui s’est récemment imposée à la présidence du Mouvement Réformateur (MR) de l’arrondissement de Mons.

4. Koen Geens (CD&V)

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Le ministre de la Justice a passé un sale printemps. En cause? Le dossier des prisons qui aura vu une grève des gardiens perdurer pendant cinq semaines. Les policiers, la protection civile, les militaires, et même des pompiers seront réquisitionnés pour assurer un service minimum.

Le 30 mai, un accord intervient enfin. Un accord qui aura la particularité de ne pas avoir été signé par tous les syndicats du pays. Une division nord/sud est même perceptible puisque la CGSP et la CSC ont refusé l’accord, contrairement aux syndicats flamands (ACV, ACOD, VSOA).

5. Armand De Decker (MR)

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C’est LE gros badbuzz de l’année. Et s’il faut préciser d’emblée que la présomption d’innocence prévaut, les preuves et témoignages s’accumulent autour du Kazakhgate. En gros, Armand De Decker se serait un peu emmêlé les pinceaux entre ses fonctions de politique et d’avocat. Il aurait été approché pour favoriser une loi favorisant elle même les transactions financières dans le cadre d’une procédure pénale, le tout, suite à une pression diplomatique de la France sous Nicolas Sarkozy.

Armand De Decker aurait dans le même temps touché 741.846 euros pour 350 heures de travail, soit 2.000 euros par heure pour défendre le kazakh Patokh Chodiev, mis en cause dans ce dossier avec deux de ses compatriotes. Le milliardaires, pour éviter un procès, aurait payé en procédure pénale la « modique » somme de 522.500 euros, selon le Vif/L’Express, bien loin des 23 millions précédemment annoncés.

6. Maggie De Block (Open VLD)

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Alors qu’elle trustait en tête des sondages de popularité l’année dernière tant au nord qu’au sud du pays, Miss Maggie a complètement dégringolé. Le secteur de la santé et les patients ne lui pardonnent pas les coupes budgétaires et lui ont fait savoir. Le conclave budgétaire du mois d’octobre a raboté son budget de 900 millions. Ça passe mal alors qu’elle avait promis de ne pas toucher à la sécu.

Les étudiants en médecine aussi ont montré leur courroux. Les numéros Inami et l’examen d’entrée ont suscité la polémique tout au long de l’année. Elle n’a d’ailleurs toujours pas attribué les numéros Inami pour 2022 alors que les nouveaux étudiants (1ère BAC) ont débuté leur année depuis septembre déjà, le Conseil d’État rejetant la proposition de la ministre durant cet automne.

Mais ce n’est pas tout: les pharmaciens, les médecins, les infirmières, les kinés sont tous passablement énervés pour différentes raisons. Mais pas de panique, elle reste néanmoins la deuxième personnalité politique préférée des Flamands et la quatrième en Wallonie. Avec des scores qui rendraient jaloux certains de ses collègues.

7. Théo Francken (N-VA)

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Qu’on ne s’y trompe pas: Theo Francken a pour une partie des Belges (y compris en Wallonie) fait du bon boulot. Notamment au niveau des prisons, qui ont été vidées de 11% de non européens en séjour illégal. Et sa politique stricte vis à vis de l’asile est loin de déplaire à tout le monde.

Mais le dossier qui lui aura valu la colère de l’opposition jusqu’au sein de la majorité, est celui de la famille syrienne dont il s’obstine à refuser les visas. Et ce, malgré la condamnation de la Cour d’appel de Bruxelles qui oblige l’État belge à verser une astreinte de 1.000 euros par jour et par membre de cette famille à la dite famille. Une obligation suspendue pour l’instant.

Le secrétaire d’État à l’Asile et à la Migration se défend en disant qu’il applique simplement la loi, les autres lui reprochent de ne pas respecter l’État de droit. L’affaire est maintenant entre les mains de la Cour de Cassation, saisie par Theo Francken, et devant la Cour de justice européenne.

On aurait pu choisir aussi Marie-Christine Marghem (et le délicat dossier du nucléaire), le prince Laurent (et ses libertés diplomatiques), Annemie Turtelboom (et sa « Turtltaks »)…

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