Bonne nouvelle, les musulmans britanniques se sentent en connexion avec leur pays, même plus que la population en général. Par contre certains sujets restent sensibles notamment l’homosexualité et la condition des femmes. Plus de la moitié des musulmans qui vivent en Grande-Bretagne pensent que l’homosexualité devrait être interdite.
Un sondage réalisé par ICM sur 1000 musulmans en Grande-Bretagne montre que 86% des musulmans britanniques ressentent un grand sens de l’appartenance à leur pays, ce qui est plus que la moyenne nationale qui est de 83%. Et ils sont 88% à dire que la Grande-Bretagne est un bon endroit pour vivre. Par contre, presque un quart se prononce en faveur de l’introduction de la sharia dans certains coins de la Grande-Bretagne.
Gros point noir du sondage, tout ce qui concerne l’homosexualité et les droits des femmes.
La moitié contre les homosexuels
C’est bien le sujet qui fâche: l’homosexualité. 52% ne sont pas d’accord avec ça (contre 5% en général). Et 47% des musulmans britanniques pensent que ce n’est pas acceptable pour un homosexuel d’être professeur (comparé à 14% en général).
Deuxième sujet qui fâche: les femmes. 39% des sondés sont d’accord que « les femmes doivent toujours obéir à leur mari ». Et 31% trouvent acceptable pour un musulman d’avoir plusieurs femmes.
Ce sondage est en fait une demande de Channel 4 pour réaliser le documentaire: « Ce que les musulmans britanniques pensent’. Il sera présenté par Trevor Philips, un ancien président de la Commission pour l’Égalité et les Droits de l’Homme.
Un changement de mentalité?
Shaista Gohir, présidente du Muslim Women’s Network UK, pense que si des interviews avaient été conduites dans d’autres groupes religieux, les mêmes réponses serait apparues. Même si elle condamne le fait que la moitié des sondés pense que l’homosexualité est inacceptable.
“Même s’ils ne l’acceptent pas d’un point de vue religieux, les musulmans acceptent que les gens aient le droit de ne pas être discriminés pour ça et de vivre leur vie » explique Gohir. Elle explique que les musulmans de la communauté LGBT commencent à parler publiquement de leur homosexualité.
Elle ajoute que les réponses concernant les femmes ne reflètent pas le changement d’attitude dans la jeune génération musulmane britannique.
Phillips Trevor, lui, insiste sur le fait qu' »entendre ce que les musulmans britanniques ont a dire plutôt que que d’écouter ceux qui prétendent parler en leur nom est essentiel si l’on veut éviter de créer une nation dans la nation. Bon nombres de résultats seront troublants pour les musulmans et non-musulmans et l’analyse du profil d’âge montre que ce n’est pas prêt de changer. » Il ajoute que l’intégration des musulmans en Grande-Bretagne est probablement la tâche la plus difficile à affronter dans le pays.
Source: The Guardian