Bush, Sarkozy, Poutine, Netanyahu: les combats des puissants.

Les mains de Ponce Pilate étaient bien propres. Il faut croire que c’est là le privilège de ceux qui détiennent le pouvoir en leurs creux: envoyer à la mort ses semblables sans que jamais une seule goutte de sang ne les éclabousse. Laissez-moi m’incliner face aux bienfaits de la géopolitique appliquée par les régimes dits démocratiques depuis les quinze dernières années et laissez-moi les remercier.

Merci à George W. Bush…

… D’avoir envahi l’Irak en 2003 et libéré ainsi le monde de Saddam Hussein, de ses armements et du terrorisme, sans jamais, au grand jamais, avoir pensé à l’économie de son empire. Que la possession par les Irakiens d’armes de destruction massive se soit avéré être un énorme mensonge ou que les terroristes ayant perpétré les attentats du 11 septembre 2001 aient été quelques Saoudiens ne sont finalement que des détails sans importance. Que voulez-vous, on ne touche pas à la fontaine de pétrodollars. Et puis, peut-on vraiment en vouloir à l’ignare qui, s’il s’était intéressé un minimum à son opposant fondamentaliste, aurait su qu’en agissant de la sorte il taperait sur le clou en les confortant dans leur idéologie anti-américaine ? Alors, cher George, merci d’avoir prétendu défendre des populations innocentes pour les laisser dans la mouise une fois Saddam pendu. Il eût été utile de rappeler à ton successeur qu’en rameutant tes soldats au pays, il fallait aussi qu’ils reprennent leurs armes…

Merci à Nicolas Sarkozy….

… d’avoir foutu le boxon en Libye, de s’être cru plus grand qu’il ne l’était et d’avoir laissé ce pays dans le chaos. Nous croyons en une Libye unie, qu’il disait en partant, fier de sa mission accomplie. Qu’il ne s’offusque pas de s’être trompé sur toute la ligne: cela arrive souvent quand ce qu’on appelle l’Occident débarque avec ses grands sabots en Orient pour tenter de le démocratiser à sa sauce. La plus grande réussite des régimes démocratiques est sans doute d’avoir réussi à faire croire à tous qu’ils en étaient de bons représentants. Ne nous fais pas tant rire, cher Nicolas, quelqu’un t’aurait-il dit que ta bêtise atteignait des sommets pour que tu t’acharnes à vouloir y grimper par ce biais? Car oui, c’était amusant de te voir accueillir le Colonel Kadhafi sur le tapis rouge de ta demeure, louée pour un temps grâce aux dringuelles généreuses de ce représentant pétrolier du Maghreb, pour ensuite le réduire en charpie grâce à la vindicte populaire. Bon boulot! En plus de t’en mettre plein les poches, tu t’es complètement débarrassé de tes dettes et enfin, tu as pu prouver à tes confrères que tu n’étais pas impotent! Tout ça par total altruisme bien évidemment envers les populations arabes tant chéries en France! Allez, n’en veux pas trop à François, il n’est pas aussi drôle que toi finalement, et maintenant que tu as retrouvé les tiens, tu as tout le temps de préparer la chute de ta prochaine farce.

Merci à Vladimir Poutine…

… De collaborer avec le plus grand criminel de guerre de ces dernières années, Bachar al-Assad, dans le but de freiner l’État Islamique. Quelle générosité de sa part de vouloir sauver le peuple syrien, à bientôt cinq ans du début des atrocités ! Il est vrai qu’il avait d’autres préoccupations bien plus importantes auparavant, comme sa troisième réélection à la tête de son pays foncièrement démocratique, ou la menace pédéraste qui planait sur ses Jeux Olympiques d’hiver de 2014, sans oublier quelques réunions avec les architectes et les décorateurs de son palace pour sa future retraite, en espérant qu’il la prenne un jour… Soit, revenons à nos tromblons, le voilà faisant un pied de nez à son rival de toujours en intervenant militairement en Syrie parce que c’est un pays ami, estime-t-il. Vladimir, ô Vladimir, ne nous prends pas pour plus niais que nous ne sommes: il s’agit surtout du centre de ta passerelle vers les mers chaudes dont tu as tant besoin, toi qui meurs de froid sur ta terre coincée entre les plaques de glaces, les plateaux désertiques et les grilles de l’OTAN. Pourquoi, si tu aimes tant le sable chaud et les cocotiers, ne vas-tu pas t’installer sur une île d’Océanie? Ne t’inquiète pas, personne ne t’en voudra et, c’est promis, on prendra bien soin de réparer tes erreurs comme ton Crime en Ukraine.

Merci à Benyamin Netanyahu…

Pour nous avoir récemment donné quelques leçons d’Histoire et nous avoir ouvert les yeux sur des vérités cachées. En 2015 donc, Benyamin nous annonçait qu’en réalité Hitler ne voulait pas exterminer les Juifs d’Europe mais que c’est le Mufti palestinien de l’époque qui le lui avait suggéré. Près d’un siècle après la Déclaration Balfour, l’étonnement qui nous afflige n’est pas le propos en lui-même mais la durée que les sionistes ont mis pour trouver cette nouvelle excuse pour accuser les Palestiniens de tous leurs maux. Cher Benyamin, merci de justifier encore une fois le pourquoi des érections continuelles des prisons en plein air du territoire que tu occupes. On comprend mieux maintenant les crimes humanitaires que ton gouvernement commet depuis des décennies contre ce peuple d’incrustes. Néanmoins, il faudra penser à se contrôler de temps à autre car n’oublie pas que le sol que tu foules n’est en réalité que le pied-à-terre européo-américain au Moyen-Orient et qu’à force de charcuter tes alliances, il ne t’en restera plus que le bout d’une seule. Ne rougis pas, tu m’a compris.

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