L’autorité des services et marchés financiers (FSMA) a annoncé que le cours de l’action bpost avait été suspendu à la Bourse. Ce matin, Jean-Pascal Labille (PS), secrétaire général de Solidaris et ancien ministre des Entreprises publiques, a dit sur la Première ce matin que l’État s’apprêterait à vendre des actions de bpost. Alexander De Croo (Open Vld), ministre des Entreprises publiques, a démenti cette information. En fait, ce ne seraient pas les Belges qui veulent vendre, ils voudraient plutôt acheter… PostNL
« Je vous annonce un scoop. Dans peu de temps, la poste va perdre son statut public. L’État va vendre une partie de ses actions. La poste ne sera plus une entreprise publique telle qu’on la connait »: voilà ce qu’a balancé Jean-Pascal Labille sur les ondes de la Première ce matin, annonçant même que l’annonce officielle de cette vente de parts de l’État devrait intervenir dans les heures à venir.
« Privatiser la poste? N’importe quoi »
Alexander De Croo (Open VLD) a rétorqué: « Je veux être très clair: l’État belge n’a aucune intention de vendre ses parts dans bpost aujourd’hui ». Au passage, il s’en prend à Labille:« Je me demande un peu ce que monsieur Labille veut faire. Il est peut-être en train d’essayer de créer aussi maintenant chez bpost et peut-être aussi chez Proximus l’inquiétude. Je pense que c’est tout à fait inapproprié de le faire », a ajouté De Croo.
Entretemps, la FSMA, le gendarme des marchés financiers, a annoncé que l’action bpost était suspendue en Bourse: pour rappel, l’État belge détient 50% + 1 action de la poste actuellement. Un communiqué de la FSMA devrait suivre dans l’après-midi.
En fait, ce n’est pas que l’État belge voudrait vendre…
Apparemment, ce serait le contraire de ce que Labille a prétendu: bpost voudrait en fait acheter PostNL, qui représente un tiers de sa valeur et a des activités complémentaires. bpost pourrait grandir au travers d’activités dans lesquelles PostNL est spécialisé: les paquets par exemple.
Il se pourrait que la discussion ait été en cours depuis un moment. Le conseil d’administration comme les syndicats auraient bien tenu leur langue. Jusqu’à ce que Labille, dans le climat actuel bien tendu, aille lâcher cette petite bombe.
En attendant, Labille a balancé une information privilégiée avant l’heure. Surtout, cette information a pu avoir un impact sur une entreprise cotée en bourse. Et ça, ça peut entraîner des conséquences au niveau juridique. Entre-temps, les actions de PostNL comme de bpost ont été suspendues en bourse…