Boulette de l’agence mondiale antidopage ou petits jeux politiques? Le scandale du meldonium pourrait faire un gros bide

Des dizaines de sportifs vont peut-être avoir de la chance. Ils ont été suspendus par l’Agence Mondiale Antidopage (AMA) pour avoir pris du meldonium, mais pourraient être graciés. L’AMA a peut-être été top vite en besogne et ce scandale pourrait du coup faire un gros bide. Un expert antidopage suggère toutefois des manœuvres politiques derrière tout ça. Pas sûr que ça suffise à aider Maria Sharapova, la plus grande star « dopée » au meldonium.

L’un des plus gros scandales de dopage de ces dernières années pourrait faire pschitt. L’Agence Mondiale Antidopage (AMA) a fait savoir que certains athlètes suspendus pour avoir pris du meldonium pourraient être graciés.

C’est pourtant l’AMA qui a mis ce produit, un médicament qui pourrait améliorer notamment l’endurance, sur la liste des produits dopants il y a trois mois.

Depuis, 120 athlètes ont été suspendus, principalement des Russes, parmi lesquels Maria Sharapova herself. Mais pourquoi d’un coup l’AMA a-t-elle changé d’avis, quitte à se ridiculiser?

L’AMA a été trop vite en besogne

L’AMA explique dans un communiqué que le meldonium pourrait mettre plus de temps que prévu pour être éliminé par le corps des personnes qui l’ont pris. Par exemple, un type qui a été contrôlé positif au meldonium en mars pouvait avoir pris ce pris…en décembre. Problème: le meldonium a été considéré comme un produit dopant en janvier. Donc le type qui a pris ce produit en décembre n’était pas encore en infraction car il ne savait pas que ce produit était encore dans son organisme plusieurs semaines plus tard.

En clair, l’AMA aurait été trop vite en besogne en punissant tout le monde sans avoir toutes les informations sur ce produit. Alors maintenant, les dossiers vont être traités au cas par cas. On va de nouveau analyser le taux de meldonium dans le sang des sportifs contrôlés positifs et certains pourraient du coup être graciés.

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Quid de Maria Sharapova?

Alors du coup on se dit: c’est cool pour Maria Sharapova. Mais la tenniswoman pourrait ne pas être graciée. Elle a été contrôlée positif au meldonium lors de l’Open d’Australie en janvier dernier.

Elle l’a avoué lors d’une conférence de presse le 7 mars, précisant qu’elle prenait ce produit depuis 10 ans et qu’elle ne savait pas qu’il était interdit par l’AMA depuis le 1er janvier. Mais a-t-elle pris ce produit avant le 1er janvier? Elle ne l’a pas dit.

Son avocat s’est en tout cas chargé d’attaquer l’AMA: « Cette décision inhabituelle est le preuve de la médiocrité avec laquelle l’AMA a traité le meldonium en 2015 », lance-t-il dans le quotidien français l’Equipe. Mais Sharapova risque toujours entre 2 et 4 ans de suspension pour l’instant.

Une décision politique contre la Russie?

Si on en croit Douwe De Boer, expert en dopage de l’Université de Maastricht, cette interdiction du meldonium était de toute façon suspecte. Elle serait le résultat d’une guéguerre politique entre les Américains et les Russes.

Les Américains auraient été saoulés de voir que la Russie ne faisait aucun effort dans sa lutte antidopage. « Je pense que les Américains ont poussé à mettre le meldonium sur la liste des produits dopants. Sans qu’aucune recherche approfondie ne soit faite. Les Américains ont voulu envoyer un signe aux Russes », a déclaré De Boer sur NOS.

L’ampleur du scandale, voire des pressions du côté russe pourraient expliquer cette volte-face de l’AMA. « La mesure a été changée car il y a trop d’athlètes positifs. Les athlètes sont les victimes. (…) La mesure a-t-elle été changée en raison de la pression russe? Je peux très bien imaginer que oui », a-t-il ajouté. Pas sûr qu’on connaisse le fin mot de cette histoire un jour…

Sources: NOS, l’Équipe
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