Bonne nouvelle! Un vaccin contre l’héroïne vient d’être découvert et il promet de stopper ses effets sur le cerveau 

Une simple injection pourrait sauver les accros à l’héroïne! Un vaccin vient d’être trouvé et il pourrait empêcher l’héroïne d’arriver au cerveau. Il s’agit d’une véritable avancée pour ceux qui souhaiteraient se sevrer et définitivement abandonner cette drogue très dangereuse. Les premiers tests se révèlent efficaces, mais seul l’avenir nous dira si ce vaccin deviendra un véritable traitement médical pour l’homme. 

Un vaccin visant à empêcher la dépendance à l’héroïne vient d’être développé par le Scripps Research Institute (TSRI), l’un des plus grands centres de recherches américain. La phase test sur des rongeurs s’étant révélée efficace, le vaccin a également été testé sur des macaques rhésus, et il apparaît qu’il empêcherait l’héroïne d’atteindre le cerveau.

Les effets de l’héroïne directement bloqués

L’héroïne est ce que l’on appelle un opiacé, autrement dit un puissant dérivé de la morphine. Qu’elle soit snifée ou injectée, elle agit directement sur le système nerveux et provoque une sensation d’euphorie et d’extase. Le problème, c’est que le manque se fait ressentir très vite et les accro doivent en consommer très régulièrement, toutes les 6 à 12 heures, pour éviter de ressentir les symptômes liés à ce manque. Et évidemment, cette forte dépendance est très dangereuse.

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Se sevrer sans effets secondaires

Les héroïnomanes éprouvent de grandes difficultés à arrêter cette drogue qui généralement les poursuit toute leur vie. Actuellement, l’arrêt et le sevrage sont très compliqués; il faut prendre des médicaments de substitution à l’héroïne, qui réduisent les effets du sevrage et les sensations de manque mais qui provoquent de nombreux effets secondaires. Ces solutions de dépannage restent tout de même dommageables, alors que la vaccination permettrait de bloquer complètement l’effet de l’héroïne: une fois l’héroïne introduite dans le système, les anticorps nouvellement créés la ciblent, neutralisant les molécules d’héroïne. Les utilisateurs ne ressentent pas l’euphorie de l’héroïne, car les molécules d’héroïne sont donc bloquées avant qu’elles puissent atteindre le cerveau.

Un vaccin à prendre avec des pincettes

Cette étape marque une avancée essentielle car jusqu’à présent, d’autres vaccins visant à empêcher l’addiction à d’autres drogues, comme la nicotine ou la cocaïne s’étaient révélés efficaces sur les rongeurs mais n’avaient aucun effets sur l’homme. Avec ce vaccin, on espère démotiver les héroïnomanes à prendre de la drogue, puisqu’ils n’en ressentiront plus les effets. Cependant, on se pose tout de même la question de l’effet contre-productif que cela pourrait avoir: est-ce que le toxicomane ne sera pas tenté d’augmenter les doses d’héroïnes pour contrer l’effet du vaccin? Sera-t-il également tenté de prendre d’autres drogues en compensation? Serge Ahmed, directeur de recherche au CNRS, rappelle au HuffingtonPost qu’il ne faut pas crier victoire trop vite: « On ne sait pas si cette stratégie bloque vraiment les effets addictifs de l’héroïne, mais cela reste prometteur et je pense qu’ils ont déjà réalisé ces tests, qui attendent d’être publiés ». Mais pour ce spécialiste en neurologie addictive, ce serait un énorme avantage si ce traitement de sevrage s’avère efficace car « l’immunisation, d’après l’étude, est durable avec quelques rappels », précise-t-il encore au HuffingtonPost. Sur les animaux, le vaccin a été efficace jusqu’à huit mois après son administration par exemple. Maintenant, il ne reste plus qu’à voir comment le résultat des tests cliniques sur l’être humain.
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