Bonne nouvelle pour les futurs médecins: l’attribution de numéros Inami sera limitée pour les étrangers

Les futurs médecins et dentistes soufflent un peu. En tout cas jusqu’au prochain affrontement entre la ministre de la Santé et le ministre de l’Enseignement supérieur francophone. L’accès à un numéro Inami sera limité pour étudiants issus de l’étranger. Ça libérera des places, même si ce sera sans doute insuffisant.

Les numéros Inami sont indispensables à chaque étudiant en médecine et dentisterie qui veut exercer son métier, pour que leurs prestations donnent droit à l’intervention de l’assurance maladie-invalidité. Leur limitation doit servir à contrôler les dépenses en sécurité sociale. Leur attribution est la cause d’une bataille communautaire qui revient régulièrement au-devant de l’actualité. Flamands et francophones doivent se partager le même gâteau.

Il n’y a pas assez de numéros pour tout le monde. Et quand en Flandre, on parvient à rester dans les quotas, du côté francophone, les chiffres explosent. Il y a trop d’étudiants en médecine et en dentisterie, déplore la ministre fédérale de la Santé Maggie De Block (Open VLD). L’examen d’entrée n’est, pour elle, pas assez contraignant.

Ce à quoi les francophones répondent qu’il y a des pénuries de médecins dans certaines régions de Wallonie. C’est vrai, surtout concernant les généralistes. Mais le souci est qu’il y a peu d’étudiants francophones qui privilégient cette filière.

Autre anomalie du système, l’attribution de numéros Inami à des médecins étrangers. Les règles européennes permettent en effet à quiconque de travailler où il le souhaite dans l’Union européenne, selon le principe de la libre circulation des personnes. Le souci, comme l’a fait remarquer la députée Catherine Fonck (cdH), c’est que ces numéros ne sont pas bien répartis: « En 2015, il y a eu plus de numéros Inami attribués à des médecins et dentistes formés à l’étranger qu’à des médecins et dentistes formés dans les universités francophones : 489 contre 473 ! »

Majorité inédite

La cheffe de groupe des humanistes à la Chambre a donc proposé une loi pour limiter l’accès aux étudiants formés à l’étranger. Après le stade de la commission, la loi a été votée hier soir en séance plénière à la Chambre. Avec une majorité pour le moins inédite: la N-VA et le Vlaams Belang ont voté pour, le PTB a voté contre, et les autres partis se sont abstenus.

Dans les rangs du PS, notamment, on se demande si ce nouveau contingentement imposé aux étudiants formés à l’étranger ne mènera pas à de nouvelles pénuries. La proposition de loi voulait aborder l’extension du nombre de numéros Inami à attribuer, mais sans convaincre grand-monde, l’article ayant été supprimé par amendement.

La suite au prochain épisode donc.

Plus
Lire plus...