Bientôt moins de Hummer sur nos routes? En tout cas, ils sont maintenant logés à la même enseigne que les véhicules traditionnels. Les propriétaires de Hummer ne devaient jusque-là pas payer de taxe de circulation, car leur véhicule était soumis à la taxe kilométrique. Sauf que cette taxe n’était bien souvent pas appliquée.
C’est le cabinet du ministre Crucke (MR) qui l’annonce: les véhicules de marque Hummer n’échapperont plus à la taxe de circulation. Certains de ces véhicules pesant plus de 3,5 tonnes entraient dans la catégorie « camion », les faisant basculer vers le régime de la taxe kilométrique. Initiée en avril 2016, la taxe de kilométrique vaut pour les autocars, les autobus, les tracteurs, les remorques ou les semi-remorques.
Le souci, c’est que cette taxe kilométrique n’était pas forcément payée non plus: « Ce qui peut arriver, c’est que les propriétaires de Hummer ‘camion’ ne déclarent pas leur véhicule ou n’installent pas de boîtier OBU (qui calcule le montant de la taxe kilométrique, ndlr) », relève le cabinet de Jean-Luc Crucke pour Belga.
Non seulement un Hummer est plus polluant qu’un véhicule traditionnel, mais il pouvait en plus échapper à ces deux taxes de roulage. Une distorsion que le ministre du Budget entend réparer. Ce qui sera d’ailleurs aussi le cas en Flandre, indique le ministre flamand des Finances Bart Tommeilein (Open Vld): « L’Administration flamande des douanes et des taxes veillera à ce que tout le monde contribue de manière équitable », a-t-il assuré.
Taxe kilométrique pour tout le monde?
Dans un futur proche, cette différenciation, taxe de circulation (voitures) – taxe kilométrique (camions) n’aura peut-être plus lieu. La FEB (fédération des Entreprises de Belgique) et Febiac (Fédération belge de l’Automobile & du Cycle) poussent depuis longtemps pour étendre le régime de taxe kilométrique à l’ensemble de véhicules motorisés sur nos routes.
Outre le fait qu’elle puisse être considérée comme plus juste, car plus respectueuse des kilomètres parcourus par chacun, la taxe kilométrique pourrait, selon eux, désengorger nos routes. Ils prônent en effet une taxe dite « intelligente » qui prendrait en compte l’heure et le lieu d’utilisation du véhicule, pour éviter de prendre la circulation aux heures de pointe. Ceux qui privilégieraient des horaires mieux adaptés se verraient récompensés sur leur facture.
Pour rappel, les automobilistes belges perdent chaque année plus d’une semaine complète de travail sur les routes (44h). Le coût économique des embouteillages est lui estimé à 8 milliards d’euros par an.