Les forces gouvernementales ont utilisé des armes chimiques contre la population au Darfour et pas qu’un peu: d’après Amnesty, 32 villages ont déjà été attaqués cette année, certains à plusieurs reprises. Près de la moitié des tués sont des enfants. Au Darfour, depuis plus de dix ans, des milices arabes, des troupes gouvernementales et des rebelles se font la guerre.
D’après un rapport d’Amnesty International qui est sorti aujourd’hui, 32 villages de la zone de Djebel Marra, au Darfour, ont été frappés à l’arme chimique par les forces gouvernementales soudanaises. 230 personnes, dont 105 enfants, seraient mortes de ces attaques à l’arme chimique. La plus récente aurait eu lieu encore ce 9 septembre.
Au total, depuis janvier de cette année, 171 villages ont été attaqués, voire même réduits en poussière. Des femmes ont été violées, de nombreux civils ont dû fuir, sont morts de faim, de déshydratation, de froid.
Les autorités soudanaises ne laissent aucun travailleur humanitaire mais aussi aucune force des Nations Unies s’approcher de la zone. Amnesty s’est donc basé sur les témoignages des victimes et de ceux qui les ont soignées.
Un génocide dans un monde qui garde le silence
Depuis 2003, les troupes gouvernementales, les milices arabes et les troupes rebelles s’empoignent au Darfour. Cette guerre a fait des dizaines de milliers de morts et envoyé sur les routes plus de deux millions de personnes.
Avec ce rapport qu’Amnesty vient de sortir, on voit exactement les tactiques que les forces soudanaises ont utilisé au Darfour. Des charges de génocide pèsent sur le président soudanais, Omar al-Bashir. Seulement, la Cour pénale internationale ne peut pas avancer, le suspect étant toujours en fuite. Le président aurait en effet bénéficié pendant longtemps de soutiens russe et chinois.