Une importante hausse des puces pour smartphone n’est pas à exclure en 2022 et cela pourrait bien faire grimper le prix des appareils.
Le marché des semi-conducteurs a été quelque peu chamboulé en 2020 et continue de l’être aujourd’hui. Plusieurs éléments expliquent cela. La crise sanitaire n’est évidemment pas étrangère à cette pénurie de puces – problèmes d’approvisionnement, hausse de la demande pour les PC et tablettes –, de même que la sécheresse historique en début d’année qui a touché Taïwan, siège des plus importantes fonderies de semi-conducteurs. Une pénurie qui a déjà entrainé une légère hausse de certains composants d’appareils électroniques, mais la situation pourrait s’aggraver l’année prochaine.
Selon le média Nikkei qui cite des sources proches du dossier, une hausse significative des prix des smartphones n’est pas à exclure en 2022, et ce, en raison d’une augmentation du prix des puces, pièces essentielles aux smartphones.
Des puces 20% plus chères
L’un des plus grands fondeurs de semi-conducteurs, le taïwanais TSMC, envisagerait en effet d’augmenter ses tarifs de 20% dès la nouvelle année. La raison à cela serait en partie due à l’augmentation des coûts d’investissement de l’entreprise. Il y a quelques mois, TSMC a en effet annoncé qu’il investirait 100 milliards de dollars pour décupler ses capacités de production. Un investissement que la firme taïwanaise répercuterait en partie sur le prix de ses pièces.
On notera également que TSMC ne serait pas le seul à revoir ses tarifs à la hausse. D’autres fondeurs ont déjà procédé de la sorte et pourraient le faire à nouveau dans les mois à venir, si la pénurie de semi-conducteurs ne s’améliore pas.
En révisant ses tarifs à la hausse, TSMC chercherait également à lutter contre « la double réservation » pratiquée par plusieurs de ses clients. Par crainte d’une pénurie de semi-conducteurs, certaines entreprises commandent plus de puces que nécessaire ce qui n’arrange évidemment pas la situation. De plus, cela empêche le fondeur d’avoir une estimation précise de la demande réelle. La pratique est d’ailleurs fortement critiquée par les acteurs du marché.
Étant donné que l’entreprise taïwanaise contrôle près de 50% du marché, imposer de nouveaux tarifs à ses clients – Apple, Qualcomm ou encore Nvidia – ne devrait pas être compliqué pour elle. TSMC pourrait tout de même se montrer plus clément avec ses plus gros clients. Ce serait notamment le cas pour Apple qui entretient une relation privilégiée avec le fondeur.
Les fabricants vont-ils encaisser les coûts ?
Pour l’instant, rien n’est officiel. La situation pourrait donc rester la même, mais si TSMC venait effectivement à augmenter le prix de ses puces, on est en droit de se demander comment réagiront les constructeurs de smartphones. Ces derniers vont-ils tout simplement augmenter le prix de leurs produits, transférant ainsi le poids de la décision de TSMC sur les épaules des consommateurs ? Ou vont-ils assumer cette hausse du prix des composants pour éviter des ventes maussades ? Seul l’avenir nous le dira.
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