Bernie Sanders a été hué par ses propres partisans lors de la Convention démocrate à Philadelphie. Cette Convention doit en fait permettre au parti de se rassembler derrière Hillary Clinton en vue des élections présidentielles du 8 novembre. Et le moins que l’on puisse dire c’est que Bernie n’est pas rancunier: la semaine dernière, une fuite des emails des dirigeants de son parti montrait comment il était traité en coulisse. Ces révélations ont d’ailleurs conduit Debbie Wasserman Schulz, la présidente du parti, à démissionner.
La Convention démocrate s’est ouverte hier à Philadelphie dans un certain malaise. Les partisans de Bernie Sanders, éliminé de la course à la présidentielle, ont du mal à avaler la défaite. Une cinquantaine de personnes ont même tenté de grimper les clôtures autour du site. Il fustige le parti démocrate et ses dirigeants, qui ont selon toute vraisemblance avantagé la candidate Clinton, notamment médiatiquement.
Plusieurs centaines d’autres ont crié dans les rues: « nommer Sanders ou perdez la course en novembre », tout en demandant aux dirigeants actuels de s’en aller. Certains d’entre-eux portaient des pancartes où on pouvait lire « jamais Hillary » ou « Hillary doit aller en prison ». A noter qu’on pouvait voir la même chose à propos de l’ex-secrétaire d’Etat lors de la Convention républicaine, cette fois, la semaine dernière.
Des huées pour Bernie
Au moment de prendre la parole, l’ancien candidat à la présidentielle a été hué par une partie de son public. « Votez pour Hillary », pour ne pas permettre Donald Trump, « une brute et un démagogue », de gagner. Et bien cet appel a reçu un accueil plus que mitigé.
Bien qu’il ait jeté l’éponge le 12 juillet dernier, beaucoup de ses partisans gardent une dent contre Hillary Clinton et ne veulent pas admettre la défaite. Mais Bernie Sanders insiste: il appelle à « élire Hillary Clinton et son colistier Tim Kaine » parce que « ceci est le monde réel dans lequel nous vivons. » Progressivement, les huées se transforment en des « we want Sanders » (« nous voulons Sanders »).
Wasserman Schulz
Bernie Sanders est aussi revenu sur la fuite des emails qui ont poussé la présidente du parti démocrate à démissionner. « Cette démission de Wasserman Schulz devrait faire place à une nouvelle ligne de conduite au sein du parti », a-t-il déclaré. Pas rancunier, lui qui a été la cible d’une campagne de dénigrement par les principaux leaders du parti. Et qui ne luttait finalement pas à armes égales avec sa concurrente, Hillary Clinton.
Wasserman Schulz, qui a reconnu plus tard dans un journal qu’elle ne voulait pas ouvrir cette Convention, a été copieusement sifflée par l’assemblée lors de son discours.
« Excuses sincères et profondes »
Bernie Sanders doit normalement encore s’exprimer lors de cette Convention alors que Clinton y prendra part jeudi.
En attendant, le parti démocrate s’est officiellement excusé lundi. Les emails retrouvés mettent en lumière le traitement verbal dont a été victime Bernier Sanders dénotant un manque clair d’impartialité.
« Nous voulons présenter nos excuses sincères et profondes au sénateur Sanders et à ses soutiens », indiquent les responsables du parti dans un communiqué, soulignant que certaines remarques contenues dans des emails internes ne reflètent pas l’engagement de « neutralité » auxquels ils sont attachés.
Michelle
L’autre grande star de la soirée, c’était sans conteste Michelle Obama. Elle a également donné un discours dans lequel, sans mentionner son nom, elle a montré toute son aversion pour Donald Trump. « Cette élection, comme chaque élection a pour but de mettre au pouvoir quelqu’un qui assurera l’avenir de nos enfants pour les quatre ou huit prochaines années », a-t-elle déclaré. « Et il y a qu’une seule personne à qui je confie cette responsabilité, une seule personne a vraiment la capacité d’être président des Etats-Unis, et cette personne c’est Hillary Clinton », a-t-elle conclu.
