Bart de Wever trace la ligne de conduite de la N-VA: « Jamais de gouvernement avec le PS sans un accord sur le confédéralisme »

Bart de Wever (N-VA) ne perd pas de temps et a déjà défini ses positions en vue des négociations d’après élections en 2019. Il a été très clair sur le cas des francophones: le PS ne sera pas à la table des négociations à moins d’aboutir à un accord sur confédéralisme. Bart de Wever refuse en effet de négocier avec des « demandeurs de rien ». 

Bart de Wever a déjà essayé de négocier avec le PS et Elio Di Rupo en 2010. Cela avait tourné à la catastrophe puisque le Premier ministre de l’époque avait fini par laisser De Wever et la N-VA sur le carreau. En 2014 le président des nationalistes flamands a tout de même formé un gouvernement avec le MR et Charles Michel.

Mais la coalition N-VA, MR, CD&V et Open VLD semble ne plus avoir la majorité si l’on en croit les sondages. 2019 est encore loin mais Het Belang van Limburg montre que Bart De Wever prend déjà de l’avance. Il reste ferme sur les positions de la N-VA dans les négociations, surtout par rapport aux partis francophones et en particuliers le PS et le PTB. Le PTB est le nouveau phénomène politique en Wallonie et à Bruxelles; le parti de gauche récolterait 20% des suffrages selon les derniers sondages.

« Si nous recevons les bonnes cartes des électeurs et que le PS – pas en combinaison avec le PTB – devient incontournable, alors je n’entrerais jamais dans un gouvernement avec les socialistes sans mise en œuvre de notre plan institutionnel. Nous parlons de confédéralisme, pas d’une classique réforme de l’État. Sinon nous avons besoin de 36 réformes et 100 ans pour arriver là où nous voulons. Tout ça rend les choses entre temps plus complexes et coûteuses. Cela occasionne aussi un large déficit démocratique. De toute façon, PS ou pas, notre projet sera sur la table des négociations. Mais on ne vas pas attendre que les francophones se bougent. Si les électeurs nous donnent les cartes, nous devons faire ce qu’il y a de mieux pour la Flandres » a déclaré Bart de Wever.

« Nous ne négocierons pas avec des partis qui ne demandent rien »

De Wever est aussi revenu sur ses erreurs en 2010: « En 2010, la N-VA a vécu une période très difficile. Nous devions négocier avec le PS. Nous voulions une réforme de l’État. Eux étaient « demandeurs de rien ». Les négociations se sont prolongées sur une année. Au final, on s’est fait aplatir comme une crêpe. La pression était de plus en plus forte pour former un gouvernement. On a vite compris que nous ne pourrions rien concéder. C’était une situation intenable. Nous avons appris de nos erreurs. »

Il reste ferme vis à vis de la stratégie communautaire de la N-VA: « Nous ne négocierons pas avec des partis qui ne demandent rien. Le confédéralisme est notre projet et je pense qu’un jour il aboutira mais il faut que les premières conditions soient réunies pour y arriver (…) Quand les situations des deux parties prenantes sont si différentes, qu’aucun gouvernement ne peut être créé et que les négociations sont si épuisantes et frustrantes, pourquoi devrions-nous continuer à nous engager la dedans? Il faut tenir compte de l’opinion public concernant le confédéralisme.

Bonne chance pour 2019

De Wever voit arriver ce moment où plus rien ne pourra être fait: « Quand je vois les résultats des derniers sondages pour 2019, j’ai envie de dire « bonne chance » à ceux qui devront négocier pour former un nouveau gouvernement fédéral. Je crains que cela ressemblera à une vente aux enchères géantes qui risque de mener à des percées communautaires. Cela semble impossible mais ce genre de percée intervient souvent en dernier recours. En outre, si les sondages se vérifient, il est probable que le PTB et le PS forment une coalition. Et en Belgique, le cordon sanitaire ne concerne que les partis de droite, pas ceux de gauche. »

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