Bart De Wever (N-VA) flingue le PTB: « Ce n’est qu’un résidu du 20e siècle »

Nous avons pu rencontrer Bart De Wever (N-VA) avec qui nous avons discuté de l’année à venir. Il a eu des mots très durs contre le PTB, qui a le vent en poupe dans les derniers sondages. Il ne comprend pas en outre pourquoi l’extrême droite est tant attaquée alors que l’extrême gauche bénéficie d’une impunité totale.

Bart De Wever ne comprend pas comment on peut s’allier au PTB et ce n’est pas pour demain qu’il formera une coalition avec le parti du travail de Belgique: « c’est un parti auquel je pourrais encore résister cent ans. A gauche, ce sont peut-être les plus sympathiques mais si on prend du recul: quel genre de personnes sont-ils? Se sont-ils approchés ou éloignés des excès de leur propre idéologie? Ce n’est qu’un résidu du 20e siècle. » Le ton est donné.

Un cordon sanitaire?

De quoi établir un cordon sanitaire? Ça n’intéresse pas le président de la N-VA: « Ce n’est pas la bonne attitude. Il vaut mieux clairement expliquer aux électeurs ses choix: ‘Non, nous n’irons pas dans une coalition avec monsieur ou madame X parce que…’, Voilà la manière de procéder. »

C’est en tout cas comme ça qu’il justifie ses alliances notamment par rapport au Vlaams Belang: « J’ai toujours fait face à Filip Dewinter. Parce que je n’ai pas envie d’expliquer aux businessmen du port d’Anvers ou à la communauté juive que j’ai fait une coalition avec quelqu’un qui a des relations avec Aube dorée (parti néonazi grec) et avec des négationnistes en tout genre. »

Eric De Mildt

« Staline »

Ok, mais place-t-il alors l’extrême droite définitivement hors-jeu? Pas si vite. Il poursuit: « C’est une question de style mais aussi de principe: ne pas appliquer le cordon sanitaire leur donne une chance de s’expurger. Le défi réside au sein même du Vlaams Belang. Un parti ne peut pas être banni par principe, car un parti peut changer et peut faire face à la critique ».

De Wever fait ensuite le rapprochement entre l’extrême droite et l’extrême gauche et ne comprend pas vraiment la différence de traitement: « Tout ce qui a affaire avec l’extrême droite est mis sous la loupe. Mais pour ce qui concerne l’extrême gauche, tout va bien, même si certains sympathisants flirtent avec Staline pendant que d’autres participent à des congrès avec toutes sortes de groupuscules, cette année encore au Vietnam. Ce n’est pas un problème, ça? ».

Les médias à la botte du PTB

Il en profite aussi pour tacler les médias: « C’est vraiment étrange de savoir que le médias, qui ont fait du cordon sanitaire une maxime morale, ne voient aucun problème au PTB ». Il enchaîne un peu plus loin: « Beaucoup de journalistes ont de la sympathie pour le PTB, pour ne pas dire que beaucoup d’entre-eux appartiennent au club. Je connais des rédacteurs en chef de la presse flamande qui montrent même leur sympathie. Je ne connais par contre aucun journaliste qui a de la sympathie pour le Vlaams Belang et encore moins pour la N-VA. Ça en dit long sur l’inégalité et l’hypocrisie qui sont rampantes dans le journalisme. Le journalisme d’opinion détruit le journalisme de qualité. »

A-t-il peur pour autant du PTB? Un peu. Même si le PTB n’est pas très important en Flandre il avoue qu’il n’en est pas moins dangereux. Il attend d’ailleurs toujours d’entendre la position de John Crombez (président de sp.a) et Meyrem Almaci (présidente de Groen!) par rapport au parti « d’extrême gauche ».

Eric De Mildt

L’interview complète en néérlandais

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