Bart de Wever approuve le forcing de Theo Francken: attention au « gouvernement des juges »

Nouvelle grosse épine dans le pied du gouvernement fédéral: Theo Francken ne compte pas se soumettre à la décision de la Cour d’appel de Bruxelles. Le secrétaire d’État a d’ailleurs vite reçu le soutien de son parti avant de voir Bart De Wever en personne monter au créneau: le président de la N-VA met en garde contre les juges qui voudraient faire la loi.

« Si un juge veut faire la loi, qu’il se mette sur une liste électorale », c’est ainsi que Bart De Wever a réagi, en substance, sur le site web du parti nationaliste. Il accuse en fait certains juges de vouloir donner une nouvelle interprétation aux lois et de faire preuve d’un certain activisme idéologique concernant la demande de visa de la famille syrienne.

« Et si un juge veut faire les lois, il doit figurer sur une liste et demander le jugement du citoyen. C’est l’équilibre entre l’État de droit et la démocratie », a-t-il ajouté. Comme Theo Francken, il accuse les juges de la Cour d’appel de Bruxelles de vouloir imposer un arrêt qui mettrait en péril la politique d’asile de la Belgique.

« Défendre l’intérêt général et la démocratie »

Le président prend même en exemple la Convention Européenne des Droits de l’Homme (CEDH) dont l’interprétation par les juges « n’est partagée par personne en Europe »: « Theo Francken ne peut rien faire, il ne peut pas appliquer unilatéralement la CEDH ».

Avant de conclure dans sa lettre ouverte: « Si un gouvernement des juges décide qu’une migration incontrôlée est la meilleure des choses pour le pays, je dois m’y opposer pour défendre l’intérêt général et la démocratie ». Il répond de cette façon aux critiques de l’opposition, le cdH en tête, dont la députée Cathrine Fonck estime que « la N-VA méprise et ridiculise l’Etat de droit ».

Les critiques sont pourtant vives même au sein de la majorité. Koen Geens (CD&V), le ministre de la Justice, a rappelé que « les décisions de justice doivent être exécutées ». Et même parmi la N-VA, Raf Terwingen y est allé de son petit mot doux: « Le plus grand parti du pouvoir législatif (N-VA) qui offense ainsi le pouvoir judiciaire!? Scandaleux! ».

La solution du MR: « des groupes de travail »

Et le MR dans tout ça? « On a toujours été en phase avec Francken dans ce dossier », affirmait jeudi le porte-parole du parti au Soir.

Mais le premier ministre, Charles Michel (MR), a dû finalement réagir en personne et lance « un appel au sang-froid ». Le gouvernement fédéral met apparemment en place des groupes de travail pour « analyser toutes les options juridiques possibles », peut-on lire encore dans le Soir.

Au programme donc des prochains jours: « Des réunions de juristes » qui tenteront « d’analyser toutes les options juridiques possibles en vue de défendre la politique du gouvernement ».

De son côté, Théo Francken va contester les deux décisions du Conseil du Contentieux des Étrangers (CCE) en cassation: à savoir l’obligation de délivrer un visa aux membres de la famille syrienne et aussi l’astreinte de 4.000 euros par jour à laquelle a été soumise l’État belge.

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