Baromètre politique: un wallon sur quatre préfère les extrêmes, le Vlaams Belang toujours en progrès en Flandre

Cette année 2016 a beau ne pas comporter d’échéances électorales, il est toujours bon de prendre la température et voir quelles sont les forces en présence. Le baromètre politique Dedicated pour la RTBF et La Libre est là pour ça. Et on en retient deux indications majeures: les partis au pouvoir sont à la peine tandis que les partis aux propos plus radicaux progressent, le PTB et le Vlaams Belang en tête.

Commençons ce tour d’horizon politique par la Wallonie: le choc de ce barème, sans toutefois être une grosse surprise, est le progrès effectué par le PTB. Avec 14,6% d’intentions de vote et surtout un progrès de 9,1%, le parti le plus à gauche de l’échiquier belge est désormais sur le podium, derrière le PS (25,6%) et le MR (23,5%), qui perdent respectivement 6,4% et 2,3% par rapport aux élections fédérales de 2014.

Pour le PTB, il s’agit du meilleur score pour un parti à tendance « communiste » depuis la Seconde Guerre Mondiale, note Philippe Walkowiak, pour la RTBF. On remarquera aussi que le PS n’a jamais été aussi bas dans les intentions de vote, même au plus fort des « affaires« .

Encore une dernière tendance: les partis à droite de la droite traditionnelle (Front Wallon, Wallonie d’abord, La Droite, Parti Populaire,…) représentent plus de 10% en Wallonie. Combinés au succès du PTB, cela signifie qu’un belge sur quatre refuse les partis traditionnels et choisit les extrêmes.

À Bruxelles, Ecolo reprend du poil de la bête

Premièrement, le MR prend la tête de justesse à Bruxelles et profite de la chute de son grand rival, le PS. Le Mouvement Réformateur ne chute que de 1,8% alors que le Parti Socialiste perd 5,8% par rapport aux élections fédérales de 2014. Mais à Bruxelles comme ailleurs, les partis au pouvoir souffrent, à l’exception de DéFI (+0,5%).

Le bon point est accordé à Ecolo. Le parti vert s’inscrit de plus plus comme étant la troisième force politique à Bruxelles sur l’ensemble des communes. Son score de 12,9% d’intentions de vote le prouve avec une progression de 2,4%. Seul le PTB fait une meilleure progression (3,5%) mais le parti à gauche de la gauche est encore dépassé par DéFI, l’ancien FDF.

Le CDH, poursuit sa chute vertigineuse et est désormais la sixième force politique à Bruxelles. Le parti humaniste « ne pourrait même plus prétendre à faire partie d’une majorité quelle qu’elle soit », analyse encore Philippe Walkowiak, la chute de Joëlle Milquet n’ayant sans soute pas arrangé les choses. En Wallonie, le CDH est désormais quatrième (10,5%) à un petit pour cent d’Ecolo, cinquième.

En Flandre, le gagnant c’est le Vlaams Belang

La N-VA, qui subit l’usure du pouvoir, poursuit sa nette chute par rapport au derniers scrutin (-7,2%). Et ça profite naturellement et quasi exclusivement au Vlaams Belang qui fait un bond de 7,3% dans l’autre sens. Il s’agit toutefois d’une chute à relativiser tant la N-VA domine encore le paysage politique flamand: un flamand sur quatre compte toujours voter pour le parti nationaliste, soit une avance de plus de 10% sur le CD&V, en chute constante (-3%).

Les autres partis qui progressent? Le PVDA+ (PTB), Groen! et le SP.a avec 2,3%, 1,4% et 0,9% chacun. Le parti socialiste flamand devient la troisième force politique d’un cheveux au profit de l’Open VLD. Le Vlaams Belang suit avec 13% des intentions.

Avec le Vlaams Belang et le PTB en hausse, la Belgique s’écarte donc doucement des partis traditionnels et semble ne pas résister aux sirènes des extrêmes. Une tendance que l’on retrouve un peu partout en Europe d’ailleurs.

Source: RTBF

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