Avec ses Party Trains, la SNCB va-t-elle convaincre les jeunes d’aller aux festivals en train plutôt qu’en voiture?

Aller en festival est devenu une activité indissociable des vacances d’été. Chaque région a son propre festival et la SNCB en est très consciente. Depuis quelques années, la société des chemins de fer belges surfe cette vague et tente de convaincre les jeunes d’utiliser le train plutôt que la caisse. Comment? Notamment avec les Party Trains. Va-t-elle y parvenir? Peut-être.

Des danseuses en mini-short qui se trémoussent sur du métal, des animateurs survoltés qui distribuent des softs, deux wagons redécorés en boîte de nuit, un DJ, de larges fauteuils où des festivaliers aux blousons griffés Metallica, Slayer ou Slipknot dodelinent joyeusement de la tête, des pogos sous l’oeil bienveillant des agents de Securail… voilà en résumé à quoi ressemblait le Party Train pour le festival du Graspop 2017.

Une équipe de newsmonkey était de la partie. Plutôt impressionnée par cette initiative, elle a réitéré l’expérience dans le Party Train pour le festival de Dour. À cause de retards techniques (nous sommes bien dans les wagons de la SNCB), le Party Train pour Dour était moins rempli et plus chaotique que celui du Graspop. Mais l’ambiance était tout aussi chouette.

Marketing festif

Lancé il y a trois ans, le concept de Party Train tel que développé par la SNCB a pour but d’inciter les festivaliers à choisir le train plutôt que la caisse pour aller aux festivals.

C’est une initiative marketing qui cherche à rendre l’usage du train plus cool. La campagne d’affichage des Party Animals (ceux qui vont en Party Train) joue d’ailleurs sur cette image déglingos des jeunes en festival.

L’intérêt de ces fêtes en train qui précèdent l’arrivée au festival est multiple. Un: un rebranding rafraîchissant de l’image plutôt ringarde et casse-pied que peut parfois avoir le rail belge. Deux: une pré pour s’échauffer avant que les vrais hostilités ne se déclarent. Trois: une initiative safe. Quatre: le prix est le même que pour un trajet normal vers le festival.

Sécurité et écolo

Aller en festival, c’est forcément synonyme de grosses beuveries. Si l’aller est généralement frais, le retour est souvent plus houleux. Choisir le train, c’est choisir la sécurité. C’est choisir la possibilité de se mettre la pire sans risquer de finir à la morgue.

Mais c’est aussi faire le choix d’une route plus longue et plus chiante sur le plan logistique: porter ses tentes dans le métro, dans le train puis dans la navette, c’est autre chose que de les jeter dans un coffre. Sauf que « de cette façon, les festivaliers voyagent sans embarras de circulation, sans problème de parking mais surtout en toute sécurité », nous explique Elisa Roux, porte-parole de la SNCB. Et surtout, avec une empreinte écologique moindre.

Car oui, rappelons-le, le train est le mode de transport le moins polluant pour les longues distances. Un festival comme Dour compte environ 48.000 visiteurs par jour. Ce qui fait, à cinq personnes par véhicule, 9600 caisses. Un train de la SNCB peut transporter entre 280 et 1.200 passagers, selon le modèle. Ce qui fait entre 170 et 40 trains. Sans rentrer dans les détails, cela représente un nombre de trajets nettement inférieur à la voiture.

Stratégie payante

Il semble que la campagne Party Animals porte ses fruits. « En 2016, 171.000 personnes ont pris le train pour se rendre à un festival », ajoute Elisa Roux. Parmi eux, 12.000 allaient à Dour. Et ces chiffres sont en progression par rapport à l’année passée. En 2016, le jour avant le festival, 1.100 billets avaient été téléchargés. Cette année, à la même période, la SNCB en avait vendu 1.300.

Bien sûr, tout n’est pas parfait. Les Party Train ne sont pas prioritaires face aux trains réguliers. Ils font partie des 71 trains supplémentaires affrétés par la SNCB cet été pour rejoindre les huit grands festivals (Graspop, TW Classic, Rock Werchter, Les Ardentes, Dour, Tommorowland, Pukkelpop, Laundry Day) et ces trains passent après les trains réguliers. Ce qui signifie qu’ils peuvent souvent être en retard.

En plus de cela, ces wagons pour clubbeurs ne peuvent accueillir que 140 personnes. Du coup, on est vite serré à l’intérieur et il y fait très chaud. Arriver au festival déjà crevé par une pré-fête, ce n’est pas forcément l’idéal. Mais pour ceux à qui cela ne convient pas, il y a le reste du train… où les festivaliers sont posés mais boivent généralement déjà des bières en écoutant leur musique. Comme le Party Train, mais en plus modéré au final.

Facebook SNCB

Le Party Train pour le festival de Dour

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