Le bidonville de Grande-Synthe, à une dizaine de kilomètres de Calais, c’est bientôt de l’histoire ancienne. Plus de 1.000 migrants vont déménager à partir de ce lundi pour rejoindre un nouveau camp répondant aux normes internationales: il y a des cabanons en bois et des sanitaires notamment. Le camp a été payé par Médecins Sans Frontières et la ville de Grande-Synthe tandis que le futur ex-bidonville doit être démoli.
« Je suis satisfait que les femmes, les enfants et les hommes qui vivaient dans des conditions indignes puissent accéder à une installation plus humaine »: voilà ce qu’a déclaré Damien Carême, maire de Grande-Synthe, dans les colonnes du Monde.
Si on parle beaucoup de la Jungle de Calais, on oublie souvent le camp de migrants de Grande-Synthe, à une dizaine de kilomètres de Calais. Plus de 1.000 migrants, principalement kurdes, vivent dans des conditions horribles dans des tentes, sur un terrain boueux, au milieu des détritus.
Mais ça, c’est bientôt de l’histoire ancienne: un nouveau camp va accueillir les migrants volontaires, qui doivent y déménager de ce lundi à mercredi. C’est la première fois qu’un camp de migrants de ce genre, qui répond aux normes internationales, est construit en France.
2.6 millions d’euros payés par MSF
5 photos du nouveau camp aux normes internationales de #GrandeSynthe https://t.co/EKDBkWr7Zg pic.twitter.com/WObwkPX2te
— Le Figaro (@Le_Figaro) 7 mars 2016
Médecins Sans Frontières (MSF) a lâché près de 2.6 millions d’euros pour la construction de cabanons en bois de 8 à 10m² chauffés, de quatre blocs sanitaires (douches et sanitaires pour hommes et femmes) ou d’une laverie qui devrait être opérationnelle mi-mars. Il y aura aussi un coin restauration et une endroit où les migrants pourront être soignés par les ONG.
La ville de Grande-Synthe a réglé le reste de la facture, estimé à 500.000 euros et elle espère bien recevoir un coup de pouce du gouvernement pour régler la note. « Nous espérons bien que l’État nous rembourse cette somme. Nous souhaitons aussi qu’il prenne en charge les 2,5 millions d’euros annuels de fonctionnement du lieu. La municipalité de Grande-Synthe n’a pas les moyens de le faire », a déclaré le maire Damien Carême, toujours au Monde.
Ce sont MSF et la mairie qui géreront ensuite le camp. Quatre gendarmes seront postés à l’entrée pour éviter que des personnes viennent pour installer des tentes. Il n’y aura pas de contrôles d’identités ou de prises d’empreintes des personnes voulant entrer dans le camp: MSF l’a refusé.
#GrandeSynthe Briefing inter-associations en cours afin de préparer le transport et l'accueil des réfugiés pic.twitter.com/CWdeah7hXc
— MSF France (@MSF_france) 7 mars 2016
L’ancien bidonville va être détruit
Les migrants vont être accueillis à partir de ce lundi dans ce nouveau camp: 2.500 personnes pourront être hébergées là-bas. « Le déménagement s’opère sur la base du volontariat. Mais nous travaillons depuis deux mois à convaincre les familles et disposons déjà d’une liste de près de 800 volontaires pour changer de lieu », a fait savoir Angélique Muller, la responsable de MSF sur place.
La mairie a donné jusqu’à mercredi aux migrants pour déménager de l’ancien camp à celui-ci. Ceux qui ne seront pas partis seront évacués dès jeudi par la police: l’ancien bidonville doit être détruit pour y construire à la place un nouveau quartier écologique.
Sources: Le Monde, le Figaro#GrandeSynthe les premiers bus se préparent à transférer les réfugiés vers le nouveau camp. pic.twitter.com/mrUu0ovlMp
— MSF France (@MSF_france) 7 mars 2016