Au service des impôts, on savait depuis 7 ans que Dexia avait une route vers le Panama

Déjà en 2009, l’inspection spéciale des impôts (ISI) savait que Dexia organisait l’évasion fiscale de certains de ses clients via le Luxembourg. Et qu’a-t-on fait de cette information? Rien. Entretemps, il semble que ABN Amro aide encore ses clients à cacher leurs avoirs dans des paradis fiscaux loin du fisc. Cette banque vit grâce a de l’argent publique après le crash financier de 2008.

Dexia Banque Internationale à Luxembourg (Dexia BIL) a laissé un client belge cacher un compte au Luxembourg derrière une société offshore d’après De Tijd. L’offshore appelée Kestrel Overseas n’était qu’un écran alors que le client de Dexia était le vrai propriétaire. Dexia l’a elle-même avoué dans une lettre datant du 16 juin 2009.

Dexia aurait aidé des riches clients à créer des sociétés écran à Panama et dans d’autres paradis exotiques. Le système a commencé dans les années 90 jusqu’au démantèlement du groupe fin 2011. Cela veut dire qu’ils ont continué à pratiquer ce système même après après avoir été sauvé avec de l’argent des impôts belges (3 millions) après leur naufrage en 2008.

L’ISI savait depuis 2009 que des montages fiscaux étaient réalisés pour que certains clients belges échappent aux impôts. Le directeur de l’ISI de Gand, Karel Anthonissen, a exposé le mécanisme au directeur de l’ISI à ce moment-là et au superviseur bancaire. Mais rien n’a été fait.

1.659, plus que n’importe quelle autre banque

Tout tourne autour du bureau de conseil Experta qui, via la Banque Internationale au Luxembourg (BIL), a fait partie du groupe Dexia entre 2002 et 2011. Experta a laissé 1.659 sociétés être créees au Panama, sur les îles Vierges britanniques et dans les autres destinations exotiques. Plus que n’importe quelle filiale de banque au monde.

Ils ont effectué ces opérations via le bureau d’avocat Mossack Fonseca qui est la cible des Panama Papers. Le but: garder les comptes au Luxembourg, en Suisse et à Jersey cachés.

Bruxelles au courant

« Il est clair qu’on était au courant au bureau de Bruxelles de la communication entre le bureau de Panama et les gens de Dexia au Luxembourg » explique Lars Bové. « Toutes les décisions devaient être approuvé par eux ».

Le conseil d’administration de Dexia Bank Belgique n’a posé aucune question sur les activités offshore et n’a pas essayé de les stopper. À côté du chef de Dexia, siégeaient aussi des politiques comme porte-paroles du holding et des représentants d’Arco, la société d’investissement d’ACW.

Dans le conseil d’administration de Dexia BIL, il y avait, entre-autres, l’ancien Premier ministre Jean-Luc Dehaene et l’ancien manager de IOC Jacques Rogge à côté des banquiers comme Axel Miller, François Narmon et Stefaan Decraene.

ABN Amro

Entretemps, il ressort que ABN Amro aide encore des clients à cacher leurs avoirs dans des paradis fiscaux pour échapper au fisc. Cette banque aussi tient debout avec de l’argent publique après le crash de 2008.

La méthode que ABN Amro utilise s’appelle ‘nominee shareholdership’. La banque se manifeste comme actionnaire d’une société dans un paradis fiscal pour cacher qui est le vrai propriétaire. Il ressort que ABN Amro a caché au moins 6 entreprises de docteur avec ce procédé.

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