Au Maroc, deux Femen arrêtées durant un procès pour… homosexualité!

Deux militantes du mouvement Femen ont été arrêtée devant le tribunal de Beni Mellal, au Maroc. Elles manifestaient aux côtés de plusieurs villageois contre la condamnation d’un homosexuel. Ce dernier et son partenaire avaient été violemment agressés. Le tribunal, plutôt que de les reconnaître comme victimes, les poursuit pour « actes sexuels contre nature. »

Aujourd’hui, la ville de Beni Mellal était secouée par des manifestations pour la libération d’un homosexuel. Deux membres du mouvement Femen étaient présentes. Elles ont tenté de poser seins nus avant d’être emmenées par les autorités. Leur intervention a néanmoins alerté l’opinion internationale sur ce procès qui fait beaucoup de bruit au Maroc.

Le 9 mars, deux homosexuels ont été agressés dans la ville de Beni Mellal. L’un a été arrêté par la police le jour même et son compagnon a été arrêté le 25 mars, le même jour que ses quatre agresseurs. Aujourd’hui, l’une des victimes était jugé pour… son homosexualité. La victime était jugé pour « déviance sexuelle », alors que ses trois agresseurs étaient accusés « d’entrée par effraction, de recours à la violence et de port d’armes ». Au Maroc, l’homosexualité est inscrite dans le code pénal comme un crime passible de 6 mois à 3 ans de prison.

Une vidéo sur YouTube et les Femen

Le 25 mars, une vidéo des victimes est apparue sur YouTube. Elle les montre dans un sale état après leur agression: les hommes sont dénudés et ont le visage en sang. Ils auraient été traînés dans la rue. La police a considéré l’agression comme une tentative de meurtre. Pourtant, l’une des victimes a été condamnée à quatre mois de prison tandis que l’autre attend encore le verdict des autorités.

Inna Shevchenko, la leader du mouvement Femen, a twitté des images de la manifestation qui s’est organisée devant le tribunal de Beni Mellal avec ce message: « 489: loi inhumaine, morale inhumaine. La haine n’est pas une valeur familiale! » Pour l’écrivain marocain Abdellah Taïa, cette histoire n’est pas une question de mœurs. Pour lui, « le problème de l’homophobie au Maroc n’est pas religieux mais politique. »

Sources: Libération, Huffington Post, L’Orient le Jour
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