Au lendemain des élections, Donald Trump se sépare de Jeff Sessions, l’un de ses plus grands alliés

Au lendemain des élections, Donald Trump fait le ménage au sein de son administration. En effet, le ministre de la Justice Jeff Sessions, grand soutien du président, a été forcé de démissionner. Les deux hommes auparavant très proches ne s’entendaient plus à cause de l’affaire de l’ingérence russe dans les élections présidentielles de 2016. 

La lettre de démission du ministre de la Justice Jeff Sessions n’était même pas datée. La preuve que le républicain s’était résigné depuis pas mal de temps. Au lendemain de ces élections midterms, Donald Trump fait le ménage au sein de son administration. Jeff Sessions et le président ne s’entendent plus depuis quelques mois à cause de l’enquête concernant l’ingérence russe dans les élections présidentielles de 2016.

En fait, Donald Trump reproche à Jeff Sessions de ne pas l’avoir assez protégé des investigations qui le concernaient. En effet, Sessions ne voulait pas s’immiscer dans l’enquête car il avait lui-même rencontré l’ambassadeur de Russie pendant la campagne présidentielle.

Les faits remontent à mars 2017, et depuis, le président ne cessaient de s’en prendre à Jeff Sessions, qui était pourtant un soutien indéfectible du président. En effet, Jeff Sessions était le premier membre du Sénat à apporter son soutien à Trump lors de la primaire d’investiture présidentielle de 2016, à une époque où personne ne prenait le milliardaire au sérieux. Mais visiblement pour Donald Trump, Jeff Sessions n’a pas été aussi loyal qu’il l’attendait. Au final, c’est le chef de cabinet de Jeff Sessions, Matthew Whitaker, qui assurera l’intérim. Il est connu pour être un très grand partisan du président et il a d’ores et déjà commencé à superviser l’enquête russe.

Russie

Après un an de calvaire, Jeff Sessions est désormais libre et certain qu’il ne regrettera pas les insultes récurrentes du président. Pour rappel, le président n’a jamais pardonné Sessions de ne pas l’avoir défendu et de ne pas avoir annulé l’enquête qui le concernait dans le cadre de l’ingérence russe dans les élections présidentielles. Ce que reproche le président à Sessions n’a pas de sens car la posture de Sessions était tout à fait légitime: puisqu’il était concerné par l’enquête, il était normal qu’il n’intervienne pas. Dans n’importe quel pays, personne ne lui aurait reproché sa décision.

Suite à la décision de Sessions, Trump a plusieurs fois qualifié son ministre « d’incompétent ». Il avait même déclaré que s’il avait su que Sessions allait se récuser de l’enquête du FBI, il ne l’aurait jamais nommé ministre de la Justice. « Les démocrates sont vraiment puissants au sein du ministère de la justice. (…) Jeff Sessions n’a jamais réellement pris le contrôle du ministère et c’est quelque chose d’assez incroyable », avait déclaré le président lors d’une interview accordée à la chaîne Fox News. En fait, Donald Trump voyait plus Sessions comme un avocat personnel qui devait le protéger « d’injuste chasse aux sorcières ».

Un allié fidèle en moins

Ainsi, Donald Trump perd un de ces plus grand alliés. Depuis la première heure, Jeff Sessions a été un soutien de poids pour le président. En mars dernier, le magazine Time avait consacré sa une au désormais ex-ministre de la Justice. Le magazine mettant en avant sa loyauté sans faille à la Maison-Blanche. Il avait soutenu les décisions les plus délicates du président comme celle de séparer les familles à la frontière mexicaine.

Alors, la presse américaine rappelle ce mercredi tout le travail qu’a réalisé Sessions pour le président. Par exemple, le Washington Post explique que « Sur ces questions tout comme sur le travail de la police ou les droits civiques, le président ne pouvait guère trouver meilleur défenseur de sa politique. » Le journal ajoute qu’il « restera dans les mémoires comme celui étant resté loyal à un président qui s’en est violemment pris à lui, alors même qu’il mettait en œuvre les politiques controversées [de Trump] de manière plus agressive qu’aucun autre membre du cabinet. »

Virer Jeff Sessions est une manière pour Donald Trump de montrer « qu’il garde le contrôle à Washington », analyse The Hill. D’ailleurs, Georges W. Bush avait fait la même chose en 2006 après les élections de mi-mandat. L’ancien président s’était alors séparé de son secrétaire de la Défense Donald Rumsfeld. Le timing de cette démission est loin d’être un hasard. Si elle avait eu lieu avant les élections, cela aurait pu être préjudiciable pour le camp républicain. Cette démission au lendemain du scrutin est donc loin d’être une surprise et est l’aboutissement d’une « relation toxique » qui a bien trop duré, que ce soit pour Jeff Sessions ou Donald Trump.

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