Danois, allemand ou anglais. Au Danemark, si tu ne maîtrises pas une de ces trois langues, tu ne peux pas entrer en boîte. Amnesty International dénonce des mesures répressives.
À l’entrée de certaines discothèques, un panneau prévient tout homme souhaitant entrer qu’il doit savoir parler le danois, l’allemand ou l’anglais. Sinon, il n’entre pas. Cette récente mesure a été prise en réaction aux viols perpétrés par des migrants à Cologne le soir du nouvel an. Elle sonne comme une volonté d’interdire l’accès à une population bien spécifique, à savoir les réfugiés qui fuient les guerres au Moyen-Orient. Ce sont principalement des Syriens et des Irakiens.
Apparemment, la ville d’Haderslev qui a accueilli 365 réfugiés a enregistré de nombreuses plaintes concernant l’attitude des migrants vis-à-vis des Danoises. » De nombreux réfugiés et chercheurs d’asiles qui sortent le week-end ne connaissent pas les règles. Quand ils voient une fille, ils deviennent dingues. Ils essaient de l’attraper et de lui arracher ses vêtements » confie Rafi Ibrahim à Russia Today, patron de boîte et lui-même immigré syrien. » Il faut avouer qu’une grande partie des invités mâles qui viennent du centre d’accueil ont vraiment du mal à respecter les sexes opposés » a déploré Glenn Hollænder, patron du nightclub Den Flyvende, à la télévision danoise TV Syd. » À mes yeux, c’est du harcèlement lorsqu’un homme ou plus continue de toucher une femme après qu’elle a dit stop, » a-t-il ajouté.
Amnesty International dénonce des lois » cruelles et régressives «
» Le parlement danois devrait rejeter les changements cruels et régressifs dans ses lois pour les réfugiés » a jugé Amnesty International, l’ONG qui lutte pour la défense des droits de l’homme. Selon eux, le Danemark prend chaque jour des décisions portant atteinte à la dignité humaine des réfugiés. D’abord, l’obligation de donner tous leurs bijoux pour rembourser les frais d’accueil. Ensuite, la réduction du temps de résidence ainsi que l’application d’une taxe pour ceux qui souhaitent retrouver leur famille. Et maintenant, l’interdiction d’aller danser.
» La communauté internationale doit rappeler le Danemark à l’ordre, » a déclaré Gauri van Gulik, le Directeur adjoint d’Amnesty International pour l’Europe et l’Asie centrale. Selon lui, si le Danemark avait autrefois montré la voie avec sa Convention sur les réfugiés, son actuel gouvernement est actuellement » en train de faire un blocage sur le bien-être et la sécurité des familles de réfugiés » . En continuant de la sorte, le gouvernement danois risque de violer l’Article 8 de la Convention Européenne des Droits de l’homme.
Sources : Amnesty International, Russia Today, The Daily Beast
Danish Parliament must reject regressive law and protect the rights of #refugee families: https://t.co/vgyEfTjWR3 pic.twitter.com/mGWrwtjq37
— AmnestyInternational (@AmnestyOnline) 21 Janvier 2016