Au Brésil, ça sent le roussi pour la présidente Dilma Rousseff

Les députés brésiliens ont voté hier soir pour la destitution de leur présidente Dilma Rousseff. Plus de deux tiers ont voté en faveur de son départ. C’est à présent au Sénat de donner son avale. Si plus de la majorité des Brésiliens ont souhaité son éviction c’est parce que l’opposition l’accuse de mauvaise gestion économique, de troubles politiques et de tremper dans un scandale de corruption. 60% de la population veut la voir quitter son siège de président. 

367 députés sur 513 ont voté pour la destitution de leur présidente de gauche Dilma Rousseff. C’est bien au-delà des 342 nécessaires, soit les deux tiers, pour que la motion soit amenée devant la Chambre. Voyant le résultat approcher, Jose Guimarães, le président du Parti des Travailleurs a déclaré, « la bataille est maintenant devant les tribunaux, la rue et le Sénat ».

Et quand le verdict est tombé, la Chambre a applaudi et les « anti » Rousseff se sont mis à chanter « Eu sou Brasileiro », l’hymne de football national, devenu l’hymne de la protestation anti-gouvernementale.

Le Sénat va devoir analyser cette motion dans les prochaines semaines. Et s’il l’accepte, ce qui devrait vraisemblablement arriver, Dilma Rousseff devrait se retirer des affaires pendant 180 jours et le Parti des Travailleurs, au pouvoir depuis 2002 sera temporairement remplacé. Mais selon les médias brésiliens, ça sent le roussi pour elle. Rousseff ne doit apparemment pas s’attendre à recevoir le salut du Sénat.

60% de la population la veut « out »

Selon des récents sondages, 10% de la population seulement pensait qu’elle faisait un bon boulot alors que 60% des brésiliens étaient pour sa destitution. D’ailleurs dans la rue, les manifestants reprenaient en choeur « Fora PT », « Dehors le Parti des Travailleurs ».

La réputation de la présidente s’est vue entacher par une récession économique, des troubles politiques et un scandale de corruption de Petrobas, une société pétrolière qui a impliqué presque tous les grands partis. Elle est également accusée d’avoir maquillé des comptes publics pour diminuer l’ampleur de la récession économique. Tout ça dans un pays où la crise économique est particulièrement importante. Plus de deux millions de Brésiliens y font face.

EPA
Source: The Guardian
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