Article 1 de la constitution: la campagne électorale sera climatique, et surtout communautaire…

Ce sont les élections de toutes les craintes. Beaucoup pensent que le record de 541 jours sans gouvernement peut être battu. Qu’on se le dise, le communautaire, mis au frigo durant cinq ans, fait son grand retour dans notre Royaume.

Nouvelle séquence dans les tensions communautaires. Mardi en commission, après de longues heures de discussion, les députés ont adopté une liste d’une quarantaine d’articles de la constitution susceptibles d’être révisés.

Un article de la constitution doit impérativement passer par cette étape pour pouvoir être amendé. Dans le cas contraire, il faut attendre 5 ans et la fin de la législature suivante.

Dans cette liste d’articles, on retrouve l’article 7 bis qui permet de construire la loi spéciale sur le climat. Mais un invité surprise a également fait son apparition: l’article 1, celui qui organise la Belgique fédérale, composée de Régions et de Communautés.

La grande crainte du MR se déroule devant ses yeux, la fameuse boîte de Pandore. « Une folie communautaire » qui a obligé le Premier ministre à réagir, Charles Michel indiquant qu’il poserait son veto. Pour la petite histoire, si cet article s’est retrouvé dans la liste, cela a été rendu possible par le CD&V, l’Open VLD et le… MR, si on en croit la RTBF. Françoise Schepmans, ancienne bourgmestre de Molenbeek et actuelle tête de liste bruxelloise, était arrivée en retard au moment des votes.

Oui, mais non

Pas de panique toutefois. Le vœu de voir le confédéralisme s’installer en Belgique n’est pas pour tout de suite. Bart De Wever va devoir encore patienter. Les règles sont toujours les mêmes: il faut d’abord que l’article 1 soit approuvé en séance plénière cette après-midi, à la Chambre. Et s’il y parvient, il devra récolter 2/3 des votes et la majorité dans chaque groupe linguistique lors de sa révision, au Sénat et à la Chambre.

Ceci étant dit, la possibilité d’ouvrir cet article à révision serait déjà une sorte de petite victoire pour Bart De Wever et la N-VA. Le bourgmestre d’Anvers l’a répété hier lors de son débat avec Jean-Marc Nollet (Ecolo). Sa solution reste le confédéralisme. Mais il sait qu’en l’état, avec les règles de cette même constitution, impossible de faire basculer notre pays sous ce régime sans l’accord des francophones. C’est l’impasse.

Reste que Bart De Wever pourra alimenter sa théorie d’un pays à deux têtes, ingouvernable et immuable. Ce qui lui permet de remettre le communautaire sur la table et stimuler son électorat.

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