Dans le centre de la capitale belge, à deux pas de la gare Bruxelles-Chapelle, un nouveau graffiti plutôt surprenant est apparu. Il représente un homme pendu par les pieds, le ventre ouvert et le sang qui lui coule jusqu’à la tête. Une oeuvre choquante, certes, mais qui fait référence à une peinture du 17ème siècle. Est-ce dérangeant?
Un homme éventré, puis pendu par les pieds pour qu’il se vide de son sang, c’est une image super violente quand on y pense. Mais quand cette image est stylisée, est-ce que cette violence perdure ou s’efface-t-elle derrière l’oeuvre?
Le nouveau graffiti apparu ce lundi matin et qui orne la façade d’un immeuble dans le quartier de la Chapelle, rue des Brigitinnes, pose cette question.
Selon le site BRUZZ, cette fresque est un hommage au peintre néerlandais Jan de Baen. Cet homme pendu par les pieds, le visage recouvert de son propre sang, serait en fait l’un des frères De Witt, représenté dans l’oeuvre de 1675 « Les corps des frères De Witt ».
Dans le quartier?
Vu sa localisation, le graffiti est visible depuis les trains qui relient Chapelle et Midi. Le cabinet du bourgmestre de Bruxelles – on est sur la zone 1000 – n’a pas encore réagi, relèvent nos confrères du Soir. Mais Yvan Mayeur avait toutefois déclaré ce dimanche, suite à la découverte d’une autre fresque sanglante, que si cette image entraînait des tensions, il penserait à la faire effacer.
De bloederige muurschildering aan Kapellekerk lijkt geïnspireerd op een werk van Nederlands schilder Jan de Baen.https://t.co/AdFZZgVJFo pic.twitter.com/yb82UFNTPI
— BRUZZ (@BRUZZbe) 23 janvier 2017
L’autre fresque géante découverte ce dimanche évoquait une décapitation. Est-ce le début d’une nouvelle série de fresques super trash dans les rues de Bruxelles? Seront-elles toutes sanglantes et lugubres, en hommage aux peintures auxquelles elles font références? Et surtout, est-ce vraiment problématique?
Pour rappel, l’immeuble où se situe la dernière fresque est à quelques mètres à peine du centre culturel Recyclart, qui est recouvert d’oeuvres graphiques toutes plus surprenantes les unes que les autres. Ce qui n’a jamais dérangé les habitants du quartier. Le problème ici serait donc l’image que l’on veut donner de Bruxelles, puisque cette oeuvre serait visible par les touristes en train.
Supprimer cette fresque sous prétexte qu’elle inciterait à la violence, ce serait un peu léger. Et comme le tweetait le ministre flamand de la Culture Sven Gatz (Open VLD): « L’art est libre. Interdit d’interdire, s’il vous plaît. Ou allons-nous également interdire le Caravage? » En effet, grâce à ces fresques, peut-être que certains iront visiter des musées dorénavant. Et ça, c’est beau!
Nieuwe muurschildering Brussel = (alweer ?) controverse. Kunst is vrij. Verboden te verbieden aub. Of gaan we Caravaggio ook verbieden? pic.twitter.com/a1rvWMbl1R
— Sven Gatz (@svengatz) 21 janvier 2017