Après la Manche à la nage, ces deux Belges vont traverser l’océan Atlantique, avec un beau projet en tête

Deux Belges ont décidé de se lancer un challenge de taille: traverser l’océan Atlantique à la rame. Soit parcourir quelque 5.000 kilomètres, en dépit des vents et des tempêtes. Mais le beau projet qui les anime leur donne la volonté de se surpasser.

Il y a un peu plus d’un an, Yegor Tarelkin (alias « Thon Thon »), accompagné de trois autres étudiants de l’ULB, traversait la Manche. 35 kilomètres de nage en un peu plus de 16 heures, avec l’objectif en tête de récolter un maximum de dons pour soutenir la Plateforme citoyenne de soutien aux réfugiés qui bataille pour améliorer l’accueil des migrants à Bruxelles. Après cette aventure baptisée « Carpe Marem« , Yegor, aujourd’hui âgé de 28 ans et fraîchement docteur en bioingénierie, s’apprête à remettre ça, avec un nouveau projet, plus sportif encore mais tout aussi humain.

Avec un ami, Benoît, 30 ans, directeur adjoint d’un supermarché, ils ont décidé ensemble de traverser l’océan Atlantique à la rame. « Traditionnellement, la traversée commence à La Gomera (île des Canaries) et se termine à Antigua (île de l’État d’Antigua-et-Barbuda, dans les Caraïbes). Mais il n’y a aucune obligation, il est tout à fait possible de démarrer depuis le continent. L’itinéraire entre le Sénégal et la Guyane française est aussi très prisé », nous explique Yegor.

5.000 km en 48 jours

Quel que soit le chemin qu’ils prendront, la distance à parcourir tournera tout de même autour de 5.000 kilomètres, à vol d’oiseau. Un sacré challenge sportif, qui dépendra en plus des conditions météorologiques plus ou moins favorables. « L’idée serait de boucler la traversée en 48 jours. Un très rapide calcul nous montre qu’il faudrait parcourir 100 km par jour, ce qui revient à ramer avec une vitesse de plus de 4 km/h de manière constante », prévoit-il déjà.

48 jours, un clin d’œil au projet qui les anime: collecter des fonds pour Cap48, organisation de soutien aux personnes handicapées en Belgique. Ils ont donc baptisé leur projet « Row48« , en référence à Cap48 et au verbe « row », qui signifie « ramer » en anglais.

Mais avant d’entamer la grande traversée, une bonne préparation physique est plus que nécessaire. D’autant que le bateau une fois chargé devrait dépasser les 1.000 kilos, une sacrée masse à déplacer. Mais le côté physique ne fait pas peur à ces deux grands sportifs. « Nous faisons de l’aviron depuis plus de 12 ans, donc la partie technique de la rame ne nous n’inquiète pas trop », précise Yegor. Néanmoins, « la rame en haute mer n’est pas du tout semblable à l’aviron classique: il faut vraiment renforcer le dos, histoire de ne pas se faire mal lors de la traversée, et il y a tout un tas de connaissances relatives à la navigation et la sécurité en haute mer qu’il nous reste à acquérir », admet-il. Pour combler ces lacunes, ils comptent tous deux suivre une formation spécifique au Royaume-Uni d’ici les semaines ou mois à venir.

Une bonne préparation physique et un mental d’acier

Mais pour aller jusqu’au bout de leur aventure, un mental d’acier sera tout aussi important. Et sur ce point, « Je crois qu’il est très, très difficile de savoir ce qui nous attend exactement », nous confie Yegor. « Nous avons déjà parlé avec des anciens et les choses qui ressortent le plus souvent c’est: l’organisation de vie dans un endroit exigu, le sel marin qui ravage tout, l’ennui… », toutes des choses qu’ils devront « apprendre à gérer en cours de route » pour se faciliter la vie à bord.

Mais ils ont encore du temps devant eux pour régler tous ces aspects, puisque le grand départ n’est prévu qu’à la mi-décembre 2019: « Nous sommes au tout début de l’aventure et la route jusqu’au jour de l’embarquement ressemble à une montagne à gravir, mais c’est super excitant! »

En attendant, il leur faut réunir 60 à 80.000 euros de fonds pour rendre possible leur projet. Ce budget sera nécessaire pour couvrir les frais liés aux réparations du bateau, à l’équipement électronique à bord, aux stages de préparation qu’ils devront suivre, aux vivres qu’ils devront transporter… Et le restant sera bien sûr reversé à Cap48.

Si tu souhaites les soutenir dans leur beau projet, n’hésite pas à visiter leur page Facebook ici et Instagram ici et à faire un tour à leur soirée de lancement le jeudi 11 octobre prochain.

Benoit Leclercq
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