Après avoir persécuté les musulmans, la Chine veut « chinoiser » l’islam

La Chine a adopté une nouvelle loi visant à « siniser » l’islam dans les cinq prochaines années. « Siniser » signifie « rendre chinois ». C’est la dernière initiative de Pékin visant à réécrire la manière dont la religion doit être pratiquée dans un pays où les musulmans sont déjà violemment persécutés.

La révolution culturelle intentée par Mao Zedong en 1966 réprimait toutes les formes de croyance religieuse en Chine. Depuis, il ne fait pas bon vivre en tant que religieux dans ce pays de 1,3 milliards d’habitants. Et ceux qui en souffre le plus dernièrement sont les musulmans.

Pékin a adopté une loi dont l’objectif est de « mettre en oeuvre des mesures visant à « siniser » l’islam au cours des cinq prochaines années ». La sinisation consiste à rendre chinois un caractère, une forme ou une entité. Dans ce cas présent, il s’agit de transformer l’islam en une pratique approuvée par le gouvernement chinois.

Compatible avec le socialisme

Cette décision survient après que des représentants du gouvernement chinois aient rencontré des représentants de huit associations islamiques, a rapporté le Global Times. Ces derniers ont accepté de prendre des mesures pour que l’islam soit compatible avec le socialisme « afin de « siniser » la religion », a ajouté le média pro-gouvernement chinois.

La pratique de l’islam a été interdite dans plusieurs parties de la Chine. Les individus attrapés à jeûner, prier, porter la barbe à la mode musulmane ou encore porter le hijab sont régulièrement arrêtés. Plus alarmant encore, ce sont les camps de « rééducation ». Cet été, la communauté internationale a découvert l’existence de ces camps dans lesquels le régime chinois a enfermé des centaines de milliers d’Ouïghours, cette ethnie musulmane de la région du Xinjiang. L’objectif de ces camps est de faire en sorte que les Musulmans perdent leur foi dans leur religion.

La question du sort des Ouïghours a été portée devant les Nations Unies. La Chine s’est défendue en déclarant que ces accusations étaient fausses et « politiquement orientées ». Depuis, des vidéos émergent sur Internet où l’on voit des policiers chinois s’introduire dans des mosquées pour sortir manu militari les pratiquants de l’islam. « En Chine, Dieu, c’est le gouvernement », conclu un utilisateur de Twitter.

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